22 juin 2012
Y’avait de la joie

Contre toute attente,  il n’a pas plu pour cette fête de la musique. Maintenant,  imaginez-vous un étranger qui débarquerait ce 21 juin à Paris pour la première fois de sa vie et se retrouverait dans une ville où à chaque coin de rue la musique retentit. Deux solutions: ou il se dirait que nous sommes le peuple le plus musicien du monde ou il nous prendrait pour une bande de fous n’attendant même pas le vendredi pour faire la fête. Toujours est-il qu’à voir la fraternité qui régnait dans les rues hier, à entendre ses groupes improvisés entre amis,  imaginer les répétitions laborieuses et leur plaisir d’un soir d’avoir un public de 7 à 77 ans, chiens compris, il y avait de quoi se dire que la musique est un lien entre les hommes comme peu d’arts le sont. Une rue et ce sont Des mots bleus chantés à la guitare sèche entre quatre potes luttant contre la cacophonie ambiante, la voix qui se fait plus sûre au fur et à mesure,  surtout quand elle attaque Brel ou Bowie. Et là, sur ce trottoir, peut être parmi les musiciens, un informaticien ou un chef de rayon qui il y a encore une heure rangeait des cartons et se retrouvent à faire devant vous ce qu’ils auraient rêvé être, des artistes. Juste pour un jour, même si c’est le plus long de l’année…Mais la nuit déjà arrive, l’odeur de pétard avec et pour les plus prévoyants, la lumière pour lire les partitions. Les enfants sont toujours là, des yeux vont être plus petits que d’habitude demain matin à l’école mais qu’importe, ils dansent comme leur parents, comme ces filles qui venues directement de leur bureau, ont gardé leurs escarpins, bourrés de coton tant les pieds leur font mal. Certains s’improvisent DJ devant leur ordinateur comme à l’ Odéon, transformé en gigantesque bar à ciel ouvert. Des jeunes filles un peu hystériques côtoient des papys qui tapent du pied. Rue des quatre vents, un américain tient la rue comme on tient une salle. Il sort sa caméra et demande un Happy birthday en live pour son père qui, explique-t’il, vit à Miami. Une rue entière de Paris chante alors pour les 77 ans d’un homme à des milliers de km de là…Puis entonne,  cette fois le regard vers les étoiles,  un Billy Jean en hommage à Michael Jackson, avec un Moonwalk improvisé par une jeune fille et un chapeau prêté par un spectateur. Le temps pourrait alors s’arrêter. C’était les cinquante ans de la musique pop et les trente ans de la Fête de la musique…Mais c’était surtout la fête dans la rue.

Par Laetitia Monsacré

Jim aussi était à la fête…

 

 

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