Vuitton roule, vogue et vole au Grand Palais

Après Cartier dans une scénographie datant des années 70, voilà Louis Vuitton qui s’offre les salons d’honneur du Grand Palais- laissant la Grande nef à la COP21 et à Bulgari qui y avait fait un vernissage mémorable il y a quatre ans, Jim s’en souvient encore…Rien de tel ici, du champagne pour quelques happy few-Deneuve, Daniel Buren, Louise Bourgoin mais surtout des malles, des sacs, et un aperçu de la dernière collection prêt à porter de Nicolas Ghesquière. Voilà donc à travers moins de dix salles lambrissées de bois, tout l’univers du célèbre malletier au losange qui s’expose dans une scénographie étourdissante de Robert Carsen. C’est brillant, c’est ludique entre reproduction façon BD très chic d’une route pour exposer cache-poussières et malles à pique nique ou tea case; un vieux bimoteur pour figurer cette Aéropostale qui emmena tant de sacs de courrier dans les airs ou des sacs de nuit Square Mouth dans un couloir vous ramenant aux grandes heures de l’Orient Express. Partout, les anciens modèles se fondent avec les dernières créations, plus ou moins heureuses comme les sacs tagués de Marc Jacob; nécessaires à toilette dans une pièce figurant une alcôve de star hollywoodienne où un déshabillé de Lauren Bacall et une robe portée par Greta Garbo côtoient la valise ayant appartenu à Elizabeth Taylor; étui pour machine à écrire ou un autre abritant Proust dans la Pléiade, une commande d’ Yves Saint Laurent,  la valise à partitions de Pierre Boulez, des livres autour du voyage de Blaise Cendrars, c’est à tous les arts que Robert Carsen rend ici hommage ainsi qu’à l’univers du voyage. Malle-cabine, malle lit dans cette toile« résistante et légère » créée par Louis Vuitton en 1875, steamer-bags dans une salle Yachting avec un mat en bois et en corde d’un voilier, l’exposition est un délice pour les yeux, avec cette idée qu’on n’y est pas tenté de regarder les étiquettes des prix…

Volez, voguez, voyagez au Grand Palais, jusqu’au 21 février 2016

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