28 septembre 2012
Vive le standing

 

Il est une tradition intéressante dans les défilés de mode, c’est le standing. Grâce à cela vous pouvez entrer dans la salle sans place attitrée et occuper généralement au dernier moment un des sièges laissés libres par un acheteur en retard ou une rédactrice épuisée. Et ainsi vous retrouver comme chez Balmain au Grand hôtel face à Ana Wintour, élégantissime as usual dans son tailleur à motifs cinétiques qui dès les sunlight allumés chausse ses lunettes noires. L’ occasion de voir ce que c’ est que d’ être shootée et re-shootée sous tous les angles, telle une icône absolue et inoxydable des Fashion week et rendue célèbre à tout jamais par Le Diable s’habille en Prada. Et tant pis si ce matin, elle  s’est trouvé mauvaise mine…Le monde de la mode est sans pitié, installé sur des larges bancs pour voir défiler des modèles sous les dorures du sublime salon Napoléon III ô combien proche en distance et en style du Palais Garnier. Un écrin pour des robes en maille brillante tenant plus de la haute couture que du prêt à porter et cette question: le créateur a-t’il oublié que l’été, il faut souvent chaud et qu’un bon coton ou une toile de lin est sur la plage ou sous le soleil pour le moins bienvenu? Pas vraiment des tenues confortables  donc mais le savoir-faire de la maison est bien là avec cette idée d’en mettre plein la vue et de s’adresser sans doute à des jeunes russes qui veulent que ça brille. Les inspirations? On ne les connaitra pas en l’absence d’ un dossier de présentation quelconque; ici, il faut regarder, c’ est tout.

L’air du Temps

Avec 3/4 d’ heure de retard et la bonne idée d’ avoir installé un tapis en feutre blanc sur le sable des Tuileries pour éviter de ruiner les chaussures de ces dames, Nina Ricci défile enfin-tous les standing même sans invitation faisant la queue sont rentrés- dans cette tente aseptisée et éphemère, sur un tapis de neige. Enfin, vu que c’est un défilé printemps-été, c’est plutôt l’idée de pétales blancs tombés du ciel, un peu trop lentement de l’avis des photographes serrés les uns contre les autres, apparemment peu enclins à goûter la poésie de l’instant présent… C’ est donc après 5 minutes que l’un d’eux salua d’un ironique  » Génial »   que les mannequins défilèrent  avec du noir en entrée-silhouette très moderne et sautoir en pagaille, imper en nylon transparent, robes à franges ou en mousselines, très aériennes , vestes déstructurées, tissu à pois familier de la maison ou jupe avec de fines fermetures éclair dorées et robe imitant les bretelles pour hommes. Une collection vraiment jeune et inspirée , très aériennes et donnant envie de voir les premières chaleurs arriver. Et Ana Wintour dès la lumière éteinte de se lever pour telle une fusée, aller backstage se réfugier (elle a déjà dû en avant première féliciter…).

Ready to wear

Dernier défilé de la journée, Julien David donne rendez vous au monde de la mode au lycée Henri IV, antichambre comme chacun sait de Normale Sup et dont les couloirs transpirent l’intelligence républicaine. De quoi détonner avec la faune modeuse qui eut le plaisir de pouvoir monter l’escalier menant à la boibliothèque aux sons d’une sonate de piano et boire du champagne pour patienter dans la bibliothèque où les livres dans leurs rayons, bien cadenassés devaient se demander comment une japonaise à oreilles de Mickey ou une espagnole telle une veuve gothique-tout en noir-pouvait se retrouver là…Ambiance en tous cas chaleureuse et détendue pour l’équipe de ce jeune créateur qui propose sans doute la collection la plus cosy et ready to wear de la journée; des robes légères avec d’amusantes crinolines, des pantalons survêtements élégants, des sweats plein d’inventivité, bref du réjouissant et un joli moment avec de jeunes mannequins ravissantes et naturelles, au visages d’ange comme ces quasi-soeurs siamoises blondes, que l’on pouvaient aller voir-sans armoire à glace vous barrant le passage-backstage. Un défilé presque « familial » pour des créations qui donnent envie et  que l’on trouve pour l’instant chez Colette et au Bon Marché.

LM

Infos sur Balmain, Nina Ricci et Julien André

Lire the Fashioner de mardi 25, mercredi 26 septembre

La mode, la mode, la mode, c’est elle-Alexandra Golovanoff sur Paris Première

Ana Wintour, en chair et en tissus…

 

Les crinolines de Julien David

Nina Ricci entre hiver et été

Chez Balmain, passage devant le diable …en Prada?

 

Articles similaires