10 novembre 2012

Pour tous ceux qui me suivent, ils en étaient restés au frigidaire, enfin réfrigérateur dans le salon…A la faveur des vacances, un passage chez Leroy Merlin et la cuisine en entier dans le salon le temps de faire les travaux plus tard, il fallait donc racheter tout-frigo et plaque, vu que tout était intégré… Une heure sur les sites d’électroménager plus tard, j’avais trouvé grâce plusieurs clics mon bonheur. Mais dans l’urgence- les ouvriers étant là deux jours et pas un de plus, je voulais savoir ce que voulait dire « en stock »…Un premier site, une fois contacté par téléphone, m’indiqua que ça ne serait disponible que cinq jours plus tard. Une autre qui avait trois magasins sur Paris me précisa qu’en fait tout était dans un entrepôt en lointaine banlieue. Adieu donc prix imbattable et choix multiple, je me repliais sur le bon vieux Darty non loin de chez moi. Lequel me redirigea vers son site internet, n’ayant aucun stock, information que j’eus dix minutes plus tard près avoir cherché en vain un vendeur dans tout l’étage. Tans pis pour eux pensais-je, j’irai donc chez  Conforama, en face, la Seine juste à traverser…Mais là, très vite, la désillusion fut totale,  le chef de rayon « froid » ayant zappé le fait que Paris est une ville chère et que rares sont les ménages pouvant mettre un frigidaire américain dans leur cuisine souvent liliputienne; bref,en  » table top », un seul modèle qui trônait dans un coin, minable et  minuscule alors que sur internet on dépassait les 100 litres. Pour les plaques, point de domino ou alors fonctionnant au gaz, ce qui à Paris est devenu aussi rare qu’une place de parking! Bref, je repartais bredouille jurant contre les deux imbéciles qui choisissaient ici les produits en rayon, assez proche du désespoir de ne jamais trouver dans le temps imparti mais en plus de constater la bêtise humaine. Dans un dernier élan de survie-je n’avais pas mangé chaud depuis trois jours, je décidait d’aller au Darty Montparnasse où je trouvais mon bonheur, 40 % plus cher que sur internet. Je cédais alors, furieuse et soulagée en même temps, ne pouvant attendre et demandais à pouvoir emmener la plaque et à envoyer mes ouvriers chercher le frigo. « Ah mais nous n’avons rien en stock! Ce sera livré ce soir si vous voulez mais il faut payer 49 euros en plus dans ce cas.  » Je m’étranglais: » je croyais que la livraison était gratuite! » C’était le cas mais pour… le surlendemain. Je payais donc, le livreur passa tard, cherchant à me joindre alors que les ouvriers l’attendait et que je ne pensais pas qu’il avait besoin de  reconfirmer en cherchant à me joindre en pleine projection cinéma. Bref, le soir même tout était là et le lendemain, encastré. C’est alors que je sortis avec délice mon petit beefsteak haché, salivant à l’idée de pouvoir le faire griller sur ma nouvelle plaque. Laquelle était à induction, quitte à changer autant prendre la technologie m’étais-je dit. Et là, le lecteur intelligent que vous êtes a deviné…Non? Vielles plaques, vieilles poêles! Bref j’allumais la plaque et..rien. Un drole de symbole s’affichait. C’est alors que la vérité cruelle s’imposa. Il me fallait tout racheter et ce soir, la viande ça serait en tartare ou rien. J’étais là dans ma cuisine immaculée, incapable de me faire cuire un oeuf. Tragédie moderne. L’homme si petit face au progrès…qui oblige encore et encore de consommer, dépenser et rend obsolète ce qui hier encore suffisait. Toute la métaphore en une journée de notre société…

par Laetitia Monsacré

Ps: Cet article bien qu’il mentionne des marques, n’est (malheureusement) pas sponsorisé…

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