2 juillet 2014
Cap au sud

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L’Opéra de Paris est bien le dernier à jouer les prolongations quand les vacances s’annoncent. Reprise donc pour cette fin de saison de  La bohème pour les touristes et ceux qui ne l’aurait pas vue à la Bastille jusqu’au 14 juillet, en alternance avec Notre Dame de Paris, premier ballet créé par Roland Petit pour l’Opéra de Paris en 1965-souvenirs, souvenirs avec Maurice Jarre à la musique et Yves Saint Laurent au costumes. A Garnier, il reste quelques jours pour voir Dance at a Gathering de Jerome Robbins avec Chopin à la partition et le superbe soliste invité Evan mc Kye avant le choc attendu le 9 juillet, la soirée départ de Nicolas le Riche-on attend Sylvie Guillem et plein d’autres– à retrouver en partie pour ceux qui n’ont pas de places (mais l’émotion en moins) en novembre au Théâtre des Champs Elysées. Puis le corps de ballet envolé vers d’autres latitudes, ce sera l’occasion de découvrir le San Francisco Ballet qui se fera parisien du 10 au 26 juillet en investissant la scène du Châtelet avec entre autres Balanchine et Robbins dans le cadre des Etés de la danse.

Aix impériale

Pina Baush sera avec Palermo, Palermo au Théâtre de la Ville jusqu’au 5 juillet; Coté lyrique, Aix s’impose en seigneur comme à chaque année avec pour le cru 2014 une nouvelle Flûte Enchantée mise en scène par Simon McBurney et dirigée par l’une des valeurs montantes de la direction d’orchestre, Pablo Heras Casado, aussi à l’aise dans le contemporain que dans le grand répertoire. Ariodante, Le Turc en Italie, Winterreise, Aix-en-Provence est devenu au fil des éditions un creuset de coproductions que l’on peut revoir en France ou en Europe, à défaut d’être présent aux fonds baptismaux. N’oublions pas Les Boréades, ultime opéra de Rameau créé sur scène en … 1982 au Théâtre de l’Archevêché, la mort du compositeur pendant les répétitions ayant ajourné sine die les représentations. Et en cette année où l’on célèbre le bicentenaire de la mort du compositeur, Marc Minkowski va faire revivre son chef d’œuvre posthume le temps d’un concert au Grand-Théâtre de Provence le 18 juillet prochain avec une palette de jeunes et talentueux chanteurs, à l’instar de Julie Fuchs, Damien Pass ou Mathieu Gardon.

Radio France à Montpellier, les chefs-d’œuvre pour tous

Bien sûr l’on pourra continuer à Orange et son incroyable Théâtre antique à ciel ouvert avec des Chorégies 100 % « verdienne » cette année pour entendre Nabucco et Otello, mais c’est sur la côte languedocienne que ça se passe en juillet avec le festival de Radio France Montpellier qui est aux amateurs d’orchestre ce qu’est Aix aux férus d’opéra – du 13 au 26. Pour autant la voix n’est pas laissée pour compte : mettant ses pas dans ceux de René Koering qui a largement contribué à la redécouverte d’œuvres oubliées, Jean-Pierre le Pavec réserve deux découvertes lyriques, avec le 15, Zingari de Leoncavallo, compositeur passé à la postérité pour Pagliacci, le 22 un rare Donizetti, Caterina Cornaro que dévoileront Paolo Carignani et l’Orchestre Montpellier Languedoc-Roussillon. Le centenaire de la grande guerre ne manquera pas à l’affiche, grâce à l’excellent Gianandrea Noseda qui emmènera le 23 l’Orchestre national de France sur les terres d’Alfredo Casella, autre musicien  méconnu dont les Pagine di guerra opus 25 de 1914 ont été écrites autour de films – muets – d’actualité. Bien sûr de grands noms comme Renaud Capuçon le 19 ou Natalie Dessay le lendemain répondront présents, mais le festival de Montpellier ce sont aussi les concerts du midi et en région, mêlant les jeunes artistes aux plus confirmés, le tout, soulignons-le en ces périodes de contraction budgétaire, accessible gratuitement, et cela fait presque trente que la recette marche. Le grand art n’a jamais été aussi accessible, et à deux pas de la plage, on aurait tort de passer à côté.

La folie du piano à La Roque

Du sable fin aux cigales, et c’est à La Roque d’Anthéron que les fous du piano se donneront rendez-vous pour un mois de festivité autour du clavier, du 18 juillet au 17 août. Comme à son habitude, René Martin offre un large choix aux boulimiques de musique, non seulement sous la conque du Château de Florans, mais également à l’abbaye de Silvacane, entre autres pour le clavecin, et dans les villages environnants, aux confins du Vaucluse et des Bouches-du Rhône que la Durance sépare. Les légendes – Nelson Freire, Grigory Sokolov, Mikhaïl Pletnev – côtoient la nouvelle génération – Bertrand Chamayou, Bruno Grosvenor, Adam Laloum ou Jan Lisiecki. Détailler la programmation de cette trente-quatrième édition serait trop fastidieux, mais tous les goûts y trouveront sans peine leur compte. Même le jazz y a sa place pour quelques soirées. Bien évidemment les mordus auront noté Marciac sur leur agenda, qui, hasard du calendrier, finit le même 17 août, même si les festivals consacrés à la blue note se sont multipliés ces dernières années, y compris dans les grandes métropoles comme Marseille ou Toulon.

Rentrée au pas de danse

C’est d’ailleurs un retour au cœur de la cité que feront  les ballettomanes, lesquels auront le choix entre la compagnie de Thierry Malandain en résidence à Biarritz chaque début septembre, et la copieuse Biennale de la danse à Lyon, du 10 au 30. Création, compagnies nationales, grandes et modestes, classicisme avec Maguy Marin ou la provocation de Jan Fabre, rien de tel pour garder la forme à la fin de l’été…

GL

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