Une vie sur scène

Chic, Empreintes revient sur France 5, malheureusement pour cette fois c’est sûr, la dernière saison. Dommage car c’est toujours, à l’exception notable de quelques hagiographies plates comme pour Michel Edouard Leclerc-l’occasion de découvrir tout en ombres et lumières ces personnalités qui ont « marquée notre temps » comme le souligne le dossier de presse. Premier de cette nouvelle saison, Pierre Arditi qui, grâce à Fabienne Pascaud grande plume de Télérama et sans doute amie, se livre avec une étonnante sincérité. Il parle de ce père-« cette lumière, mon héros », peintre qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui-un grand comédien venu au théâtre par la grâce de sa petite soeur Catherine qui l’arracha au monde de l’Assurance.
Et même s’il n’a jamais pu s’accepter physiquement, le voilà avec Marcel Maréchal- son « père de théâtre » parti pour une carrière où il se décrit 31 ans plus tard, comme »le même, avec des pieds plus grands et un corps plus lourd ». Entre temps, il a voulu mourir pour un chagrin d’amour, s’en est ensuite, comme de son enfance-« son premier matériau », servi sur scène, a rencontré Evelyne Bouix pour partager une existence bourgeoise rive gauche, de quoi le stigmatiser comme appartenant à la gauche caviar. « S’il n’y a que les pauvres qui peuvent s’occuper des pauvres, on est mal barré » souligne-t’il avec justesse, lui qui a parfaitement compris que « les spectateurs ne viennent pas pour vous voir jouer mais jouer avec vous ». La phrase est de Louis Jouvet et lui va comme un gant, lui qui n’est vraiment « là » que sur scène. « Ma vie entière est tendue vers cet acte de jouer vers 20 h 30 ». La vie jusqu’à la mort, très présente dans ce portrait d’un homme qui espère bien ne pas rater « le quart de vie » qui lui reste…Fabienne Pascaud n’a en tous cas pas raté ce beau portrait d’artiste. A ne pas manquer.

LM

Empreintes, Pierre Arditi vendredi sur France 5 à 21h 30

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