17 novembre 2011
Une femme amoureuse

Inspiré d’un roman de Douglas Kennedy, l’adaptation de La femme du Ve et le parti qu’a pris le réalisateur Pawel Pawlikowski à l’écran sont une réussite. Il met en lumière les personnages avec réalisme et profondeur, insistant sur la rencontre onirique de la femme de l’écrivain polonais défunt ayant connu l’ère du communisme. Lui-même en est originaire et leur histoire s’inscrit dans cet univers commun comme un piège. Le passé aux Etats Unis de ce professeur n’est pas clair et ressemble à une fuite qui le conduit à chercher à renouer avec sa fille de 6 ans. Sa mère ne lui pardonne pas ce qui les a séparés et lui interdit ces rencontres qu’il cherche malgré tout en se cachant. Définitivement éloigné d’elle, il entreprend de lui écrire comme un romancier peut le faire mais la rencontre avec Margit jouée par Kristin Scott Thomas va l’en écarter. Elle le met en confiance, se donne à lui mais exige qu’il écrive leur histoire. « C’est la chronique d’une désintégration psychique, l’histoire d’un homme qui se disloque, qui devient schizophrène- perdu avant que le film commence» explique le metteur en scène. Ainsi le mélange d’images entre la réalité et celles sorties de son roman est fait avec justesse, particulièrement quand sa fille sort des arbres comme d’un rêve pour s’insérer dans la réalité. Les plans et les images servent le sujet par leur réalisme et leur finesse. On sent que tout est léché et choisi comme leur rythme s’appuyant sur le beau travail de la photographie de Riszard Lenczevski. Un moment fort de cinéma dans la ligne du documentaire psychologique.

PC

Articles similaires