7 novembre 2012
Une deuxième chance

Quatre années de plus. L’Amérique a décidé de permettre à Obama de continuer ce qu’il a déjà fait-enfin essayé de faire. « Four more years » pour tenter de redresser ce navire à la dérive, cette Amérique en réelle faillite et ces Américains qui n’ont jamais autant souffert, réalisant que le rêve américain peut ressembler à un cauchemar. « The best is yet to come-le meilleur est à venir » a-t’il clamé devant ses sympathisants massés à Chicago, là où tout a commencé il y a quatre ans. « Je prie pour le Président et pour notre pays «  a commenté le perdant, Mitt Romney qui, au vu des derniers sondages avait dû commencer à vraiment y croire. Prier? Pour ce mormon, est-ce la parfaite expression de son amour pour son prochain ou bien le message que pour ce nouveau mandat, avec l’idée que Barack Obama aura besoin de l’aide de Dieu, lui et ces Etats-Unis qui vont devoir se relever sans que personne ne sache vraiment comment.

La vraie désespérance en cas d’échec

La crise est en effet internationale et ce n’est pas les français qui diront le contraire. La France qui était très majoritairement pro-Obama, 89% contre 2% pour Romney, avec ce spectre de retrouver avec lui, même s’il parle français, un nouveau Bush. Les Guignols de l’Info le présentait ainsi comme un parfait idiot; on retiendra ses gaffes mais surtout cette idée qu’il aurait été le premier président américain aussi riche-200 millions d’euros de fortune personnelle- avec derrière lui l’ensemble des banques américaines, seules donatrices « corporate » du candidat,  qui avaient investi via le système des super packs près de 52 millions de dollars, Goldman Sacks en tête. On ne sait si Anna Wintour, la diablesse de Vogue qui a organisé  quantité de diners de levée de fonds à 90 000 dollars le couvert ou Bruce Springteen qui s’est même rasé pour monter sur les scènes des meetings des derniers jours, qui ont fait pencher la balance vers un candidat plus glamour même si décevant sur ce premier mandat. En tout cas, Obama sera attendu avec cette idée que la désespérance sera inouïe s’il n’y arrive pas, ne pouvant arguer cette fois qu’il n’a pas eu le temps. Les républicains en tous cas ne l’aideront pas et n’ont plus qu’à compter les jours jusqu’en 2016 s’il échoue à redresser le pays. Quant à la politique étrangère, aucun américain n’a eu envie qu’on lui en parle au point que les médias ce matin ne disent à aucun moment quelles ont été les réactions dans les pays concernés. Peut être n’y en a-t’il même pas, les foules en joie d’il y a quatre ans, notamment dans les pays musulmans, ayant compris que plus que idéaliste, Obama devait être pragmatique. Souhaitons lui bonne chance en tous cas en sachant que quand l’Amérique va bien, le reste du monde aussi.

Par Laetitia Monsacré

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