Un monde sans pitié

A coté de la couverture photoshopée de Vogue montrant une Carla Bruni avec vingt ans de moins, toute la semaine, le drame des ouvriers de Florange a fait la une des quotidiens nationaux. Vestes oranges, casques de travail, visages fatigués, ils sont 619 à se battre pour un boulot de chien qui est le leur depuis toujours; à vouloir devenir le symbole avec leurs hauts-fourneaux d’une France qui ne veut pas renoncer, pas éteindre la flamme. Et résister à la logique du « grand Capital ». Sur les télévisions où les larmes de crocodile s’affichent à longueur de programmes, celles bien réelles d’Edouard Martin ont eu de quoi rappeler que de plus en plus de Français se battent pour survivre. Alors que les Restos du coeur ont relancé leur campagne d’hiver, nourrissant 870 00 personnes, c’est près de 8,6 millions de Français qui vivent aujourd’hui au-dessous du seuil de la pauvreté.

Les 1% et les 99%

Le Samu social traite quant à lui 1500 demandes d’hébergement par jour avec 150 personnes qui restent chaque soir dehors, dont des enfants. « Nous sommes les 99% » criaient il y a un an les indignés de Wall Street. Aujourd’hui le mouvement semble s’être éteint avec pourtant un chômage en France à son plus haut niveau depuis 13 ans-quasiment à 10 % de la population. « Vous n’allez pas travailler à cause de la neige? » s’amusaient les Guignols cette semaine. « Non, c’est parce que je suis chômeur » répondait l’anonyme. Un travail. La panacée?  Les employés d’Apple Opéra en ont un à condition qu’ils acceptent de travailler jusqu’à 23 heures, les plannings modifiés à l’envi, avec des retards de paye et sans statut de travail de nuit;  être filmés pendant leurs pauses repas et ne pas parler à la presse de ce groupe qui a dégagé en 2011 un bénéfice net de 20 milliards d’euros…Jacintha Saldanha, une Indienne présentée comme un exemple d’intégration, a quant à elle payé très cher ce qui devait être un motif de réjouissance en Angleterre. Elle s’est suicidée pour avoir transmis un coup de fil, laissant deux filles orphelines. Kate Middleton, elle, aux dernières nouvelles, se porte bien.

Par Laetitia Monsacré

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