2 octobre 2011
Un conte de fées allemand

Zéro. C’était le nombre de pronostics dans la catégorie pourtant des outsiders au crédit de la pouliche Danedream pour le Grand Prix de l’Arc de Triomphe dimanche dernier. 2400 mètres plus tard et pour cette 90ème édition, elle est devenue le deuxième cheval allemand à gagner cette course ô combien riche en prestige et en traditions.Et surtout, la superbe revanche des petits sur les grands – d’un éleveur allemand qui parle à peine anglais hésitant entre « terrible « et « terrific » pour qualifier la victoire de sa protégée. Laquelle s’est imposée devant 50 000 spectateurs avec cinq longueurs d’avance sur les autres cracks en lice, battant au passage avec une moyenne de presque 60km/h le record de vitesse sur la course. Et renvoyant aux écuries les Rothschild, Aga Khan et autres frères Wertheimer qui ont pour le coup passé une bien mauvaise journée – Galikova, leur jument favorite, finissant neuvième tandis que sa soeur, la mythique Goldikova perdait dans le prix de la Forêt la dernière course de sa magnifique carrière, pour à peine une tête.

Quelque chose d’en haut

Car, voilà ; dans ce prix ô combien prestigieux, épreuve sur herbe la mieux dotée au monde avec 4 millions d’euros de gains, c’est une petite jument de 3 ans inconnue en France qui l’a emporté grâce ce quelque chose » from above » comme l’a joliment souligné la femme de celui qui l’a vue grandir.
La même ravissante jeune femme blonde et son mari, qui, au sein d’un univers en représentation permanente, ont laissé leurs jeunes enfants occuper la place d’honneur dans la calèche pour aller recevoir leur trophée sur la piste devant la tribune d’honneur de l’hippodrome de Longchamp. Et c’est immédiatement après sa victoire, avec six heures de route à la clé que son jockey,
Andrash Starke (qui disait la veille « qu’il ne partait pas battu d’avance » et fut très sportivement applaudi dans les vestiaires par la star actuelle de la profession Dettori ) rejoignit l’Allemagne pour assurer le lendemain ses six montes de chevaux à l’entrainement.

Voilà en tout cas une belle leçon d’humilité et une formidable aventure pour cette fille issue du légendaire Lomitas pour lequel les propriétaires n’avaient pas eu à l’époque le cran de dépenser de quoi l’inscrire au dernier moment – 100 000 euros – chose que ceux de Danedream n’ont pas regretté d’avoir fait ce magnifique dimanche ensoleillé.
Cela, malgré Paris Turf qui annonçait « qu’affrontant les meilleurs, ça ne serait pas évident »

Par Laetitia Monsacré

 

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