5 novembre 2011
Un griffon sur la croisette

On a frôlé le drame sur la Croisette… L’envoyé très spécial du Pariser au G20, Jim, griffon lévrier portant beau le haut de forme de votre site préféré, a presque été emmené au poste, alors qu’il s’apprêtait à entrer au Carlton, hôtel cannois beaucoup mieux décoré et sage-quoique-que son homonyme lillois. Il faut dire que Mister Président,  Barack Obama y avait établi ses quartiers. Jim avait pourtant un badge en bonne et du forme. « Presse ! », lança -t-il fièrement. Mais, rien à faire, on ne passait pas. « Sir, go back to the Croisette ! », hurla un garde du corps. « Send a request by mail ! », lui ordonna une magnifique attachée de presse américaine, bien insensible apparemment au charme canin. Il pleuvait et c’est la tête basse, que Jim décida de tenter sa  chance à l’hôtel  Gray d’Albion, où résidait  le « chevalier blanc » de la finance mondiale, le Président chinois Hu Jin Tao. Là le chinois, prêt à débourser quelques milliards pour aider la Grèce à échapper à la faillite lui fit la faveur de ne point le manger-pourtant une tradition chinoise comme chacun sait. Restait alors  le Majestic mais, Nicolas ne l’avait pas attendu, trop inquiet à l’idée de se faire distancer-Jim est à moitié lévrier -pour faire son jogging avec son escorte. Jim l’aperçut d’ailleurs de loin devant la célèbre plage privée du palace. Le président des français était tendu, mais heureux. Il venait de croiser les syndicalistes de la CFDT et de FO, François Cherèque et Jean Paul Bailly, qu’il avait fait inviter au G20 pour discuter avec les grands patrons de la planète. Eux ne joggaient pas, « vous n’y pensez pas !», lâcha Nicolas sur le chemin du retour, en arborant ce sourire carnassier des grands fauves de campagne. Il était arrivé à Cannes en lisant les compte rendus alarmistes de son sherpa, racontant le chaos qui régnait,  à Athènes, mais également dans la salle du Palais des Festivals annexée par le G 20. Car,  lors de l’ultime réunion des conseillers, avant l’arrivée à Cannes des Maitres du monde, c’était l’impasse totale !

Barack et les « Merkozy »

Le référendum surprise de Papandréou avait atterré Sarkozy, au point de déclencher l’une de ses colères mémorables contre « ce politicien de canton ». « Il est fini »avait-il hurlé ! Mais ce matin, « Ca va beaucoup mieux qu’hier », confia Nicolas Sarkozy à Jim qui avait réussi à s’approcher. « Ce n’est pas gagné, mais on remonte la pente. Durement. » Car, Angela et Nicolas surnommés « Merkozy » sur la Croisette ont fait plier le grec, sauvant ainsi le G20 de la déroute. Et si l’agenda du sommet de Cannes a été chamboulé, les Big Boss ont toutefois pu boucler un communiqué confirmant quelques engagements sur les éternels paradis fiscaux, la nécessaire régulation financière, et la croissance- indispensable. Et la taxe Tobin sur les transactions financières ? Certains pays « se disent prêts à étudier certaines options ». Jim y perdait son latin. Mais Sarkozy lui assura  que cette arlésienne serait mise en place dans les pays de l’Union européenne « dès l’année 2012 ». Puis,  Alain Juppé qui sortait de sa suite se fendit d’une caresse  promettant qu’il  prendrait bientôt la plume pour offrir au Pariser une nouvelle sur le triste état du monde. Plus tard, Nicolas assura à tous les griffons de la presse mondiale que l’important n’était pas dans le sempiternel… Ce qui compte, « c’est que les gouvernements peuvent agir et qu’ils  ne sont pas condamnés à subir! ». Of course; enfin Nicolas pouvait se détendre.
Son ami Barack, dont il sait désormais écrire le nom sans oublier le « c » comme dans son petit mot de félicitation après son élection, lui avait un super cadeau ! Un passage dans les deux 20h00 avec la jolie blonde Laurence Ferrari et l’impeccable David Pujadas.   Sympa Obama, même s’il n’a plus les moyens d’aider les petits frenchies : « Ce sera aux européens de résoudre leurs problèmes, rappela le président américain à ceux qui espéraient des dollars, en ajoutant qu’il faisait « une confiance totale à Angela et Nicolas pour gérer la crise de l’euro ». Un tel hommage au leadership du candidat non déclaré…, voilà de quoi inquiéter sans doute le candidat François Hollande.  Nicolas en était rouge de plaisir, mis à part l’hommage foireux de Barack au futur physique de Guilia-« Quoi il ne me trouve pas beau, le grand noir! »aurait-il été tenté de répondre. Sans compter que le matin, la lecture de Nice matin l’avait aussi énervé. A la question du jour : « le G 20 de Cannes sera-t-il historique ? »,   63% des lecteurs avaient en effet répondu non ! Les ingrats.
Et Philippe Bouvard, qui n’est pourtant pas un révolutionnaire en rajoutait une couche en fustigeant les « contraintes de l’état de siège et de l’état policier régnant à Cannes » en une du quotidien! Il faut dire que la ville est un vrai bunker depuis trois jours avec déploiement de policiers, et de CRS, désormais plus nombreux que les palmiers! La faute aux altermondialistes, bien sûr, qui n’étaient pourtant que 300 ou 400 au Cap d’Ail,  les malheureux ! L’ordre fut donc assuré et Nicolas remercia Bernard Brochand, le maire de Cannes, « surtout, plaisanta-t-il pour ce beau temps azuréen qui a donné de bien belles images » aux télévisions.  Même pas capable de gérer la météo…« Faut vraiment s’occuper de tout », pensa Nicolas. Heureusement, le prochain G20 aura lieu à Mexico et c’est garanti-avec du soleil.  Jim respira un grand coup, en essayant de se rassurer. Le G20 de Cannes venait de sauver le « soldat euro ». Certes. Mais pour combien de temps ? Le problème ce n’est plus Athènes, c’est l’Italie … Hélas, pour Rome, les pompiers du G 20 n’ont même  pas débloqué de fonds d’urgence! » Bon sang,  se dit-il, où est-elle la grande  reforme du capitalisme, celle qui empêchera le  réveil des démons? » Nicolas ne pouvait plus répondre, déjà reparti…

par Ulysse Gosset


Jim, le griffon lévrier sans son haut de forme, arrêté par un vigile du Carlton…

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