Un boulanger bien fade

La femme du boulanger, célèbre pièce de Marcel Pagnol- avec ce magnifique passage sur la Pomponette- ressemble dans la mise en scène d’Alain Sachs à une baguette de farine blanche. Sans saveur, molle au début et dure ensuite. Le pauvre Michel Galabru en est réduit à se balader en marcel informe, reprenant le rôle tenu par le génial Raimu sans que la version théâtre soit une seconde au niveau de celle du film tourné en 1938 et adapté d’un livre de Jean Giono. Les personnages y sont caricaturaux, sans aucune nuance, à l’image de ses décors aux couleurs criardes montrant une Provence de pacotille, bien loin de la poésie de celui qui mieux que personne sut écrire la Provence. Ainsi, pour qui a tenu jusqu’au bout dans le captation diffusée par France 2, il est terrible de retrouver  Michel Galabru et Philippe Caubère qui avaient, avec Marcel et Jules, pièce donnée l’an dernier au petit Marignan, montré l’étendue de leur talent, dans une mise en scène paresseuse et indigne de ces grands comédiens d’autant que Bernadette Lafont fait partie du casting. Quant à Patrick Fiori, il sait chanter mais ce n’est pas vraiment ce que l’on attend sur la scène d’un théâtre. Voilà en tous cas qui montre à quel point payer une place de théâtre peut être un aussi mauvais choix que de rester devant sa télé…

LM

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