17 mai 2016
Le TCE à l’heure wagnérienne

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Depuis jeudi 12, et jusqu’au 24 mai, le public parisien peut vibrer à l’unisson de Tristan et Isolde, avec un magnifique plateau vocal dominé par le Torsten Kerl et Rachel Nicholls – l’arrivée au milieu des répétitions de la soprano britannique, remplaçant Emily Magee initialement prévue ne laisse aucun stigmate dans une incarnation aussi intense que son partenaire. Avec son autorité onctueuse idéale pour le Roi Marke, Steven Humes n’est pas en reste, tandis que l’on appréciera aussi le Kurwenal robuste de Brett Polegato ou la Brangäne de Michelle Breedt, davantage sans doute que la vindicte d’un Melot affublé de béquilles, confié à Andrew Rees. La mise en scène minimale de Pierre Audi, rythmée par un jeu de lumières plus inspiré que les costumes, se veut comme un écrin à la direction de Daniele Gatti, galvanisant un Orchestre national de France au meilleur de la forme wagnérienne. De l’ouverture envoûtante que Lars Von Trier avait su utiliser avec tout son talent pour scander la fin du monde dans son film Melancholia à la Liebestod finale, c’est un pur bonheur que de redécouvrir cette création transfigurant le tourment amoureux de Wagner pour son amante Mathilde Wesendonck. Le duo de l’acte II où Tristan et Isolde brûlant de passion  touche à la perfection, de quoi ravir les « tristaniens » qui se rendent à cet opéra comme l’on assiste à une longue messe – quatre heure trente – qui n’est pas loin de provoquer l’extase.

LM

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