17 juin 2012
Très chère pierre

10 000 euros. Le chiffre est sans appel. C’est le revenu mensuel minimum que doit avoir un couple pour acheter un appartement à Paris. Et attention, avec un apport personnel d’au moins 200 000 euros! Autant dire faire partie des riches dans une France où le revenu moyen est de 2300 euros et seuls 10 % des ménages gagnent plus de 5000 euros pas mois. Paris est donc devenue inaccessible à la plupart tandis que les rares biens mis en vente à une moyenne de 8000 euros le m2 font l’objet d’une bataille sans merci entre les agences immobilières. Là y travaillent la plupart du temps des employés même pas rémunérés comme chez la prestigieuse agence Barnes, dont le travail consiste à essayer de faire « entrer » un appartement, quitte à faire du « piquage » ou mentir. La première technique consiste à regarder chez la concurrence les photos des façades pour tenter d’identifier le bien et aller voir le propriétaire en lui faisant croire que l’on a un acheteur qui cherche exactement ce type d’appartement! Pareil mensonge est utilisé pour les propriétaires qui, passant une annonce sur le site « particulier à particulier » sont « ferrés » avec une fausse visite, l’acheteur potentiel étant un complice. Des petits arrangements qui s’imposent nécessairement lorsque le revenu des « International Property Consultant » en dépend à 100%. Heureusement les clients sont nombreux à avoir 1, 2, 3 millions d’euros et ne rien trouver. Car si la plupart des parisiens ne peuvent plus acheter, beaucoup aussi ne peuvent plus vendre de peur de ne pas retrouver. On ne cherche ainsi pas des acheteurs mais des vendeurs sur le marché parisien. Un blocage qui se retrouve dans les locations, avec rappelons-le cette règle de gagner trois fois le montant de son loyer. Soit pour un studio, 2100 euros-pas loin  du revenu moyen d’un couple de français qui, s’il tient à la capitale devra donc accepter de vivre dans 20 m2 avec souvent une caution bancaire ( un an de loyer bloqué sur un compte) ou familiale et ce jusqu’à un âge avancé. Il n’est en effet pas rare qu’à 40 ans, si vos revenus dépendent d’un seul salaire et, à fortiori si vous êtes une femme,  de devoir faire appel à vos vieux parents! Voilà de quoi donner du travail à Cécile Duflot et offrir des fins de mois joyeuses pour encore beaucoup de marchands de sommeil.

Par April Wheeler

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