Tolstoï à la sauce hollywoodienne

« Il y a autant d’amour qu’il y a de cœur en chacun de nous » écrivait l’auteur russe Léon Tolstoï. C’est sans doute ce qu’a cherché à démontrer le réalisateur Joe Wright, en portant à l’écran son célèbre roman Anna Karénine. Alors oui, l’amour est là. Mais il a le goût d’une simple romance… Si Joe Wright avait su plaire aux fidèles de Jane Austen en 2005, avec son adaptation d’Orgueil et Préjugés, on doute que cette fois-ci, il fasse l’unanimité des spectateurs-lecteurs de Tolstoï.

Le costume de Keira ne la rend pas Karénine

Après Greta Garbo en 1927, Vivien Leigh en 1948 et Sophie Marceau en 1997, c’est au tour de la belle actrice anglaise Keira Knightley d’endosser le rôle de cette femme en quête de l’amour absolu. « L’histoire trouve toujours une résonance à notre époque car les gens désirent toujours ce qu’ils n’ont pas, se heurtent aux interdits sociaux et peinent à communiquer leurs sentiments » explique-t’elle, jouant une aristocrate de la haute société de Saint Petersbourg, mariée depuis ses 18 ans à un éminent politique de l’intelligentsia russe, Alexis Karénine – interprété par Jude Law, méconnaissable-qui va commettre l’adultère. Lors d’un voyage chez son frère à Moscou, elle tombe en effet sous le joug d’une passion réciproque pour le jeune comte Vronsky -Aaron Johnson. C’est alors la longue marche vers la mort via les méandres de la culpabilité et de la jalousie que tente de jouer l’actrice sans vraiment convaincre.

Le rideau rouge se lève dès la première image, laissant place à un décor théâtral et des costumes somptueux; l’intrigue est exacerbée, les symboles vite outrés, avec une bande originale digne d’une  « comédie musicale » tragique, dans la Russie du XIXème siècle. La musique composée par le musicien italien Dario Marianelli,  accompagne les mouvements de caméra, qui filme chaque scène comme une valse, de quoi en avoir le tournis… Les violons sont bien là, mais ils seront bien incapables de créer l’émotion.

Par Elodie Terrassin

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