27 janvier 2012
This is the end- Mode masculine

Cela vous a peut être échappé, mais voilà une semaine que de beaux mâles et des jeunes filles anorexiques défilent à Paris devant des femmes et quelques hommes qui ont forcément des complexes en sortant de là. Surtout que, si ce n’était pour le travail, franchement, la plupart n’irait pas. Car, soyons clairs, pour tous ceux qui pensent que c’est atteindre le summum du plaisir que d’assister à un défilé de mode, autant le dire tout de suite: cela ressemble à prendre l’avion. D’ailleurs Karl Lagerfeld l’a- inconsciemment?-relevé en offrant le défilé Haute Couture Printemps été 2012 Chanel dans une…cabine d’aeronef. Alors bien sûr, les hublots étaient siglés avec le double c et il n’y avait pas à enregistrer son sac à main, mais quand même,  que d’ attente à chaque fois pour voir des robes certes sublimes et des vestes gansées- dont, pour la dernière fois, les galons sont sortis des mains miraculeuses de Raymonde Pouzieux ( voir portrait ).

Pastilles dorées en premier

En plus une semaine de janvier, dans le froid et sous la pluie! Ainsi, comme à l’aéroport, sauf que là, c’est le plus souvent dans la rue, il faut attendre le check-in, c’est à dire que l’on vérifie que vous avez bien le carton. Rajoutez à cela que comme pour le flux aérien, les avions retardataires… retardent tout le monde. Nul défilé ne peut en effet débuter sans les invités-ils sont quasi les mêmes partout- n’arrivent d’un précédent show, généralement lui aussi commencé en retard. Alors, on attend. Beaucoup. Comme pour Agnès B homme, près du Canal saint Martin-rue Dieu exactement, amusant pour un dimanche, où à l’heure où l’on sort de la messe,  japonais et autres  jeunes gens aux allures assez improbables attendaient devant une équipe tout de noir vêtue que l’on veuille bien les faire entrer. « On fait d’abord passer les pastilles dorées ? ». Ah, oui, car comme dans un avion, il y a la business et la classe éco. Et bien sûr des premières pour les VIP- ce jour là Sylvie Testud et quelques autres moins reconnaissables- qui passent devant tout le monde avec cet air de suffisance carrément agaçant pour celui qui, lui n’a pas la petite pastille et entrevoit les serveurs avec des coupes de champagne postés dans l’entrée, condamné à une double peine: se les geler et être humilié, cela je le rappelle, un dimanche matin.

Passage express

Enfin, vous voilà dans l’antre, un petit sac offert-on offre toujours quelque chose pour vous récompenser de l’attente- qui renferme un dossier de presse et autres choses inutiles rapidement abandonnées sur les bancs. là, ô délicate attention, un petit paquet avec des sandwichs, de quoi faire passer le temps une fois encore- comme dans l’avion-que la salle se remplisse. Les photographes, entrés en premier sont empilés les uns sur les autres-dur métier. Un ou deux trois flash sur les célébrités et c’est parti. Des jeunes hommes qui n’ont ni appris à sourire, ni à marcher passent sur un thème proche de Thierry La Fronde, avec cagoules, paletot, capes, bermudas portés sur collant et même une jupe. Certains ont l’air d’avoir fait la fête toute la nuit, d’autres font penser à des albatros. Queue de pie et ballerines clôturent l’ensemble, plutôt élégant il faut le reconnaître…Tout cela a duré 10 mn pour trois quart d’heure d’attente. A comparer aux deux heures pour monter dans l’avion de chez soi et aux 40 minutes de vol! Pareil, vous dis-je…

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