30 novembre 2011
The lady is a tramp

Luc Besson est partout. Télévision, radio, presse écrite, le rouleau compresseur est en marche pour imposer ce film à gros budget, tourné en Thailande avec des centaines de figurants. En plus, l’idée de rendre hommage à une femme d’exception, Aung San Suu Kyi balaye à priori les critiques tant l’action parait louable. Sur le papier car lorsque l’on voit le mélo qui n’en finit pas-deux heures- la facilité de mise en scène- le méchant est très méchant puis finit par être gagné par un peu d’humanité face à cette femme qui devient malgré elle la représentante de tout un peuple- a vraiment de quoi agacer. Rajoutez que pas une seconde, les émotions n’affleurent-les scènes de retrouvailles sont à ce titre glacées comme les marrons en fin d’année – bref, l’unique qualité du film est de retracer la vie  sur quinze années de cette femme qui ne put revoir son mari anglais,  faute de visa pour lui, avant qu’il ne meurt. Tous les moyens étaient en effet bons pour faire plier celle qui avait remporté les premières élections autorisées en Birmanie en 1990 et aurait du devenir, à ce titre, premier ministre. Mais la junte birmane en décida autrement et au lieu du pouvoir, elle eut droit à être placée en résidence surveillée, ce qui prend tout son sens à travers les images de ce  film. Car, comme il n’était pas question de la tuer et d’en faire une martyre comme son père- exécuté par cette même junte trente ans plus tôt- c’est en la coupant de tous- y compris de sa famille et en mettant ses sympathisants en prison que l’on espérait faire céder The Steel Orchid- l’Orchidée de fer. Laquelle a enfin pu retrouver la liberté et est sollicitée aujourd’hui par quantité de journalistes qui n’ont qu’une question à lui poser: avez vous vu le film? Tragique…

LM

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