9 juin 2018
The Cakemaker, de Berlin à Jérusalem

Thomas est pâtissier à Berlin. Un jour, un homme d’affaires israélien marié, client régulier, vient dans son Kafé Konditorei, lieu typique en Allemagne et en Autriche, où l’on peut déguster assis un gâteau avec un café ou un chocolat, et lui demande de l’accompagner pour un cadeau à son fils. Une histoire d’amour commence, intermittente au gré des allers-retours entre Berlin et Jérusalem, interrompue par la mort brutale d’Oren dans un accident de voiture. Thomas part alors à Jérusalem, sur les traces de son amant, et se fait embaucher par sa veuve, Anat, qui a ouvert un café. Sur fond de la délicate et lancinante mélancolie de la musique de Dominique Charpentier, qui fait songer à Yann Tiersen, Ofir Raul Grazier tisse un huis clos subtil, au plus près des secrets et des confidences des personnages. L’instinct de la mère du défunt, qui a deviné qui était Thomas, est esquissé avec tact – la première rencontre comme la scène de la cuisine, où elle l’invite à voir sa chambre – tandis qu’Anat examine, avec réticence, les effets de son mari conservés dans une boîte, et s’interroge sur l’identité de Thomas. Dans cette rencontre de deux destins, la quête de l’amour disparu croise celle de la vérité, sur fond d’un instantané de la société israélienne. L’influence des injonctions religieuses, incarnée par l’inflexible oncle Moti, dit aussi la difficulté pour un étranger goy de trouver sa place dans la calotine Jérusalem. Un beau film, sensible et émouvant, tout en retenue, comme le jeu parfois un peu distant, gauche et touchant, du posthume trio amoureux (Sarah Adler, Anat ; Tim Kalkhof, Thomas et Roy Miller, Oren).

GC

 

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