Londres/ Tea Time

Si le dernier film Asterix au service de sa Majesté, avec Catherine Deneuve en Queen of England, s’amuse de voir les Anglais boire de l’eau chaude, il est une chose certaine: la plante volée aux Chinois et plantée en Inde a fait la fortune des Anglais et continue aujourd’hui à faire partie du quotidien de tout serviteur de sa majesté se respectant. Avec un nuage de lait et un sucre dans la plus pure tradition, il est servi dans la plupart des grands hôtels avec des scones et autres muffins pour la plus grande joie des grannies (grand-mère en anglais) et des touristes qui ont ainsi l’occasion de se restaurer léger et bon dans un pays peu connu pour sa gastronomie…Ici, la viande est chère et pas très bonne, couverte de sauce non identifiée- gravy ou brown- le fromage se réduit à bien souvent du cheddar ou du… cheddar, le vin est français, et les desserts le sont aussi -merci l’enseigne française Paul– à moins d’opter pour le pudding ou le trifle, pas vraiment concluants…

Miss Marple et sa cup of tea

Bref, le five o’clock tea est souvent le meilleur moyen de se remplir l’estomac dans des hôtels qui proposent canapés profonds et service quatre étoiles -« the creature confort » dans toute sa splendeur. Dans les best of, The Sayoy avec vue imprenable sur la Tamise pour une ambiance moquette léopard et meubles modernes à moins de préférer celle du salon  » jardin d’hiver » avec porcelaine fine, canapés à fleurs et pianiste dans une sorte de volière -séquence nostalgie. On s’attend ici à voir passer Miss Marple à moins que vous ne préfériez le Ritz, très dix-huitième siècle, dans une salle à manger assez proche de celui place Vendôme. Dès les beaux jours, The Goring, entre Buckimgham et Chelsea est « the place to be », avec son jardin privé façon hôtel particulier et des tarifs vraiment corrects, pour une restauration légère autour de 10£; ses salons très cosy sont aussi un bonheur en hiver. Pour ceux qui souhaitent toutefois dîner, près de Piccadily Circus, juste à la sortie du métro, Le Criterion est une bonne solution tout comme le Bob bob Ricard, leur rapport qualité prix autour de 15/20 £ est à comparer aux 12 £ pour un fish and chips roboratif et difficile à digérer dans un pub aux alentours…Pour les désespérés, le Colbert, magnifique brasserie sur sloane Square fera l’affaire à moins que vous ne découvriez chez Rules, une institution près de Covent Garden, le gibier en saison-pas maintenant donc… De quoi en tous les cas se reposer du bruit de la rue et dans les magazines où de Burberry, avec ses vendeurs équipés d’oreillette et Ipad ou Abercombie- effluves de parfum, musique assourdissante et muscles en avant, on se demande si l’on n’est pas tombé dans un mauvais film de Tom Cruise- non ce n’est pas un pléonasme. D’ailleurs, il fait la une des tabloïds prétendant que Suri, sa fille aurait désormais une sosie pour la protéger et qu’il demande à connaître le nom des parents de tous les enfants qui la fréquentent. Voilà ce que vous pourrez lire dans tous ces journaux gratuits distribués dans la rue avec chacun une centaine de pages! Le rêve anglais…

AW

Bob Bob Ricard, chicissime et pas plus cher qu’un Garfunkel’s

Les jardins au cordeau du Goring

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