10 septembre 2013
Syrian killer

Actualité oblige, les « enfants qui dépriment » attendront novembre. Arte a en effet eu la très bonne idée de déprogrammer ce mardi soir son Théma prévu sur le mal être de nos chères têtes blondes pour une soirée spéciale Syrie-qui devra toutefois attendre 22 heures 30. Au menu, un débat précédé d’un formidable documentaire bien qu’au titre un peu trop optimiste à l’heure actuelle, réalisé par Vincent de Cointet, Le Crépuscule des Assad qui revient sur ces dictateurs de père en fils, leur relation avec les pays voisins et le Hezbollah mais encore le népotisme à tous les niveaux qu’ils exercent en Syrie, y pratiquant une terrible prédation économique. On y apprend également que Hafez Al Assad n’avait pas choisi Bachar mais son frère aîné pour régner sur ce pays ô combien stratégique sur l’échiquier du Moyen-Orient. Un accident de voiture en a décidé autrement; l’héritier mort à 24 ans, Bachar, le seul des fils à ne pas avoir fait de carrière militaire -il était médecin- et à avoir fait ses études à Londres deviendra en 2000 le candidat unique élu à la présidence de la Syrie, ce pays à jamais ennemi d’Israël. De quoi l’éloigner irrémédiablement des Etats-Unis et en faire un allié de l’Iran en exerçant un jeu d’influence sanglant au Liban. On découvre ainsi à travers les témoignages que les relations tendues entre la France, l’ONU et la Syrie ne datent pas d’hier… En tentant l’ouverture avec ce jeune président prometteur -il y a eu une première ébauche de printemps de Damas en 2000, quel fut le sentiment de trahison de Chirac qui avait « misé » sur lui lors de  l’attentat mortel contre Rafiq Harriri, premier ministre libanais que les Syriens auraient commandité… Reprise en main du pays, exactions, tortures, Bachar se révélera bien vite, malgré ses deux visites courtoise à Sarkozy en 2006 et 2010, un dictateur comme papa, n’hésitant pas à écraser dans le sang toute forme de rébellion; en 1982, Hazef El Assad avait en effet, en toute impunité, massacré en un mois 20 000 personnes suite à un soulèvement des frères musulmans dans la ville d’Hama ( ville départ de la contestation trente ans plus tard) -sans aucune image ni témoin à l’époque. Son fils en est  aujourd’hui-sous le regard-de tous à 100 000 morts, démontrant que l’on peut aujourd’hui encore massacrer en toute impunité… Alors pourquoi se gêner?

AW

Soirée Théma spéciale Syrie sur Arte -mardi 9 septembre-22 heures 25

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