1 février 2018
Stanislas de Barbeyrac, chevalier du chant français

Le public parisien l’a découvert à l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris. C’était il y a dix ans. A l’époque, les mélomanes l’entendaient comme un ténor mozartien. Depuis, l’un des meilleurs ténors de la nouvelle génération, né en 1984 et passé par la classe de Lionel Sarrazin à Bordeaux, d’où il est originaire, a parcouru du chemin, et a considérablement enrichi sa palette, sans jamais renoncer à Mozart. C’est que Stanislas de Barbeyrac développe son répertoire avec attention, équilibrant ses désirs et l’évolution de sa voix, les appels de la carrière et la réalité physique, « C’est essentiel d’avoir une relation d’échange et de confiance avec son agent, pour pouvoir discuter des opportunités qui se présentent, sans prendre de risque précipité. On aime bien mettre des étiquettes sur les artistes, et je veux justement éviter de me laisser enfermer dedans ».
Pour autant, on se saurait nier un tropisme français ces dernières saisons – sans exclure le reste bien sûr – même si cela a été un peu le fruit du hasard, certes bienvenu. On l’a entre autres entendu dans Gluck à Garnier mais aussi dans le Roi Arthus de Chausson à Bastille, et il est à l’affiche de la nouvelle production des Indes galantes à l’automne 2019. Après avoir chanté le Chevalier de la Force à Toulon et Nantes il y a quelques saisons, il reprend ce rôle dans la magnifique production d’Olivier Py, au Théâtre des Champs Elysées, quelques semaines après la reprise à Bruxelles et son premier Pelléas à Bordeaux sous la direction de Marc Minkowski. Justement, ce passage par Debussy influencera certainement sa reprise du rôle. « Avec Debussy, on développe l’écoute aux textures de l’orchestre, et une souplesse dans la diction, très naturelle. On se laisse facilement porter par le texte, alors que chez Poulenc, c’est plus lyrique. Cette expérience me rendra sans doute sensible à des détails et des subtilités dans Dialogues que je n’avais pas remarqués alors ». Et en termes de français, qu’il chante impeccablement, il a d’ailleurs mis le Faust de la Damnation de Berlioz sur sa liste…

Par Gilles Charlassier

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