7 avril 2018
Roméo et Juliette, Bastille au top

Le balletomane ne regrettera pas son cher Garnier ni l’amateur d’opéra d’avoir choisi une soirée ballet en découvrant le magnifique Roméo et Juliette qui se donne depuis hier soir à l’Opéra Bastille. Un pur spectacle auquel la musique de Berlioz, avec sur scène une mezzo soprano, un ténor, et les choeurs de l’Opéra de Paris, sublimement vêtus des costumes imaginés par l’allemand Bernd Skodzig, partenaire fidèle de la compagnie Sasha Waltz, donne toute sa puissance. Créé il a un peu plus de dix ans,  ce ballet donsé « pieds nus » de la chorégraphe berlinoise est un chef d’oeuvre absolu, chaque pas devenant un tableau vivant grâce aux lumières de David Finn qui caressent les corps et les soies évoluant sur un plateau immense blanc qui se couvrira de noir, le drame avançant. Yin/ yang, blanc/noir, Capulet/Montaïgu, Ludmila Pagliero et Germain Louvet prêtent leur jeunesse au drame romantique s’il en est et leur talent comme lors de ce pas de deux « Scène d’amour » à la sensualité ultime, jambes de Roméo caressantes, Juliette s’abandonnant. On pense à Angélin Prejlocaj et Le Parc avec toutefois une différence de taille; Sasha Waltz met ici à égalité les hommes et les femmes, ces dernières semblant bien puissants comme lorsqu’elles portent les hommes. En pleine vague de féminisme, voilà qui est aussi bienvenu que cette reprise à ne surtout pas manquer.

LM

Roméo et Juliette de Sasha waltz, jusqu’au 04 mai 2018, Opéra Bastille

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