1 avril 2018
Robe rouge et domino noir

Ce samedi 31 mars 2018, Marie-Agnès Gillot a quitté définitivement la scène en pente de l’Opéra Garnier. Elle vient d’avoir 42 ans, le bel âge, mais pas à l’Opéra de Paris où, c’est celui pour les ballerines, de la retraite. Il y a cinq ans, nous avions fait son Il/elle, lire article, lui demandant si elle y pensait: « Oui… Non, en fait, non. Je fais comme tout le monde j’essaye de répondre oui, mais je n’en ai rien à faire! Pour ma part,  comme j’étais très en avance- j’étais vraiment un peu…douée en fait- ma danse était très puissante, avec une technique de folie à quinze ans mais ma tête n’était pas encore assez instruite, mature. Depuis trois ans, ma tête et mon corps sont vraiment au même niveau ». Dans le Figaro, Ariane Bavelier raconte qu’elle pleure depuis des mois…Celle qui est devenue étoile, la chose est unique en dansant un ballet moderne, Signes de Carolyn Carlson il y a quatorze ans, était pour ses dernières représentations dans la robe rouge d’Eurydice imaginée par Pina Baush. On songeait beaucoup à Martha Graham- en moins bien- devant ce ballet sauvé par la présence de cette étoile au corps athlétique qui parait immense alors qu’elle doit à peine faire un mètre 70.  Elle part vers une autre vie, celle d’enseigner la danse aux autres, avec espérons-le pour elle autant de bonheur qu’Isabelle Ciaravola, à la différence de Nicolas Leriche et de sa femme Claire Marie Osta qui ont jeté l’éponge au LAAC du Théâtre des Champs Elysées pour s’envoler diriger le ballet de Stockholm. On peut être une étoile mais ne pas briller partout…

Le Domino noir, diablement réussi

Brillant? Peut-être pas, mais difficile de résister à quelques rues de Garnier au bonheur de découvrir Le Domino noir donné à l’Opéra Comique qui, pour l’occasion porte bien son nom. L’auteur de cet opéra créé rue Favart il y a près de deux siècles? Un inconnu nommé Daniel-François-Esprit Auber auquel le couple de metteurs en scène Valérie Lesort et Christain Hecq-bien connu des amateurs de la Comédie Française- redonnent vie avec virtuosité. On a rarement vu cochon plus inspiré! Ça chante, ça danse, ça virevolte et ça fait rire à gorge déployée ce qui est bien rare à l’Opéra. Les costumes de Vanessa Sannino sont un régal, les décors imaginés par Laurent Peduzzi aussi tandis que le plateau vocal achève de faire passer une soirée délicieuse dans cette belle salle fraichement rénovée. On en redemande!

LM

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