23 juin 2014
Retour en beauté du NDT à Chaillot

L1100199

L’émotion, la vraie. Celle qui vous prend au détour d’une journée de travail, la tête ailleurs et vous fait frissonner. De plaisir, d’abandon. Elle est rare; elle arrive ici en troisième partie de ce grand retour du Nederlands Dans Theater (NDT) à Paris avec Shoot The Moon, une petite merveille qui associe la musique enivrante de Philip Glass à la chorégraphie de Sol Leon et Paul Lightfoot (le bien nommé et actuel directeur artistique du NDT). Créé en 2006, ce ballet, qui n’est pas sans rapeller ceux de Mats Ek, met en scène deux couples et un homme dans un décor tournant où seules portes et fenêtres habillent des murs tapissés. La virtuosité des danseurs- entre figures réglées au millimètre et visages souriants ou grimaçants, filmés par deux caméras qui projettent les images au dessus de la scène- est étourdissante. Et confirme une fois encore quelle merveilleuse compagnie est celle que repris en 1978 le chorégraphe tchèque Jiri Kylian, à ce jour auteur d’une centaine de ballets joués à travers le monde dont l’inoubliable Petite Mort sur la musique de Mozart. Donné en première partie, Mémoire d’oubliette marque son départ de sa propre compagnie en 2009. Une oeuvre étrange où il pleut des cannettes métallique ou de la neige sur une bande son de Dirk Haubrich qui permet de retrouver ce style si particulier, reconnaissable entre tous. Chorégraphe associée à la compagnie, Crystal Pite en offre un bel hommage dans son Solo Echo, sur une musique de Brahms, magnifiquement dansé et éclairé. Bref, une soirée en crescendo et le bonheur de retrouver le NDT qui n’était pas venu à Paris depuis huit ans, avec cette idée que le  « passage de témoin »est parfaitement réussi.

LM

NDT au Théâtre de Chailllot jusqu’au 27 juin 2014

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