4 septembre 2012

90 tonnes. Le chevreuil n’avait aucune chance. C’est avec 20 minutes de retard, que la micheline de l’Intercité entre en gare de Saint Lazare et que les tongs foulent alors les quais parisiens-l’été est fini. Il fait pourtant chaud dans la capitale, de cette moiteur estivale qui semble être venue avec le train. La ville est plongée dans la nuit mais partout les lumières, les feux rouges qui ne servent encore presque à rien, le trafic étant quasi-absent. La capitale semble appartenir à nous, fraichement débarqués. Le mois d’Août touche pourtant à sa fin mais il semble que tout tourne encore au ralenti, les enfants étant encore en vacances tout comme ceux qui le peuvent encore. La cartographie des quartiers riches/moins riches est lisible dans les rues, places vides, volets fermés. Chez les opticiens, des lunettes pour enfants en vitrine; dans les grandes surfaces, des rayonnages de fournitures, de cartables. On y échappe pas. Mais la ville n’est pas encore replongée dans son rythmerapide qui semble si lent lorsque l’on rentre de New York et si rapide lorsque l’on arrive de province. L’hiver est déjà partout dans les vitrines, vestes, bottes, manteaux. Il faut faire le ménage, retirer cette poussière estivale, remplir le frigo, retrouver son évier et se préparer à plonger. Dans le train train que l’on a fuit, le métro et son odeur que l’on avait oublié; retrouver ses collègues avec ou sans joie. Certains se sentiront obligés de dire qu’il ont réussi leurs vacances comme s’il s’agissait d’un examen; d’autres raconteront la vérité, qu’il y avait trop de monde, qu’il s’ennuient avec leur conjoint, que leurs enfants les épuisent et que finalement, ce travail, ils sont heureux de le retrouver, comme un ami qu’ils aurait délaissé mais qu’au fond d’eux mêmes dont ils savent qu’il ne peuvent se passer. Et puis, il y a ceux qui n’ont rien;ceux pour leqsquels cette rentrée n’en est pas une. Juste l’occasion de se rappeler qu’ils sont comme dans une salle d’attente, en permanence. Ceux mà ne se sentent plus jamais en vacances et regardent avec un oeil triste la ville se remettre à pulser. Sans eux.

Par April Wheeler

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