29 janvier 2013
Quand l’Etat gaulliste était un meurtrier

« Il y a des moments où la politique passe avant la morale » . Voilà la phrase prononcée  par Charles Pasqua qui prononça l’arrêt de mort pour le ministre du travail de l’époque, Robert Boulin. Cette fiction prend les aspects d’ un thriller- plans serrés, photos admirables, avec un François Berleand magistral dans le rôle de cet homme qui paya de sa vie son intégrité. Meurtre maquillé en suicide avec partout la police, dépêchée sur les lieux du crime, à la morgue, le procureur qui intervient pour étouffer l’affaire avec le soutien du  plus haut niveau de l’ Etat, c’ est à dire Valéry Giscard d ‘Estaing, alors président de la République. » Tout a commencé en 1974 par une trahison de Chirac » , Robert Boulin parle à la première personne via la voix de Berleand; le financement du parti gaulliste est en cause- déjà à l’époque … Malversations, fausses factures, valises pleines de billets venant d’ Afrique, Boulin a de quoi faire sauter l’ Etat. Et ne veut pas reculer malgré les lettres anonymes, une sale affaire immobilière, les ragots répandus sur sa femme et cette terrifiante SAC, police de l’ ombre diligentée par l’ Etat, des barbouzes ne sachant même pas bien travailler sous les ordres officieux de Jacques Foccart, qui sera par ailleurs décoré en 1995 de la Légion d’honneur. Traces des menottes aux poignets, visage tuméfié,  absence d’eau dans les poumons, chaussures sans boue du cadavre retrouvé dans l’étang. Impossible de croire au suicide. En 1983, le dossier sera rouvert, les organes conservés à la police judiciaire auront comme par hasard « disparu » et malgré un enregistrement montrant que la famille a été réduite au silence se voyant même proposer de l’argent, jamais la vérité ne sera faite. Chirac est entre temps devenu Président, sans doute à l’ origine de ce crime d’ Etat- un de plus. Mitterrand a eu les siens par la suite. Autre époque, autres mœurs… Espérons que cela soit révolu…

LM

Crime d’ Etat, diffusé sur France 3 à 20 heures 40 mardi 29 janvier suivi d’un débat mené par Frédéric Taddei, dans le cadre de Ce soir ou jamais 

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