3 mars 2018
Poiret, le grand retour
 
 

 Cette Fashion week du prêt à porter féminin automne-hiver 2018-2019 est unique. Eh oui, loin des habituelles maison de couture qui y défilent chaque année, elle vera ce dimanche 4 mars le grand retour, après Schiaparelli en Haute Couture en 2012, de la Maison Poiret, du nom de Paul Poiret, un des plus grand couturier du début du XXème siècle. Imaginez plutôt, considéré comme un des précurseurs du style Art déco, il habilla la célèbre comédienne Réjane et fut le premier couturier, avec Madeleine Vionnet, à supprimer le corset en 1906, en créant des robes taille haute, devenant ainsi bien avant Coco Chanel le pionnier de l’émancipation féminine. C’est d’ailleurs celui qui fut le compagnon de la grande Mademoiselle, Paul Iribe qui dessina son catalogue.

Coco terrasse Poiret

Nous sommes dans les années 10; les ballets russes triomphent à Paris au Théâtre des Champs Elysées et Isadora Duncan danse sur les tables. Définitivement précurseur, il est, là encore avant Coco Chanel, le premier couturier à lancer son parfum en 1911, Les Parfums de Rosine– prénom de sa première fille pour, jusqu’en 1929, imaginer pas moins de trente-cinq parfums aux noms poétiques de  Shakhyamuni  ou Hahna l’Étrange Fleur. On l’appelle alors « Poiret le magnifique », car devenu une figure incontournable du Paris des arts- il créé des imprimés avec le peintre Raoul Dufy -et des élégantes, aidé de sa femme Denise avec laquelle il lance des modèles s’inspirant de ses voyages en Orient, Russie ou encore l’Afrique du Nord. Sans oublier les fêtes qu’il organise dans son hôtel particulier avenue d’Antin dont la fameuse Mille et deuxième nuit, qui marque alors l’histoire des nuits parisiennes.

Toute une époque qui verra sa fin avec la Première Guerre mondiale; les femmes ont appris à faire sans les hommes et une petite brune venu de Moulins lance après ses chapeaux, des robes en jersey. Coco Chanel est un tsunami dans la mode et Paul Poiret mourra en 1944, ruiné.

 
Le groupe coréen Shinsegae, désormais propriétaire de la marque va tenter dimanche, 90 ans après de redonner vie à cette maison historique. L’attente est immense, espérons que le talent de la couturière coréenne Yiqing Yin saura dimanche nous enchanter…
 
Par April Wheeler

La styliste Yiqing Yin sous l’oeil du célèbre photographe Jean-Baptiste Mondino

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