25 mai 2012
Place aux films

« On va quand même pas s’enfermer dans un film! ». Il est vrai qu’avec le retour du soleil, c’est un peu difficile d’aller faire la queue  une heure et demie et récupérer des invitations pour les films de la Quinzaine des réalisateurs ou de la Semaine de la critique pour tous ceux qui n’ont pas de badges. Quand à ceux qui en ont, l’attente pour la sélection officielle peut être bien longue pour être sûr de renter, notamment pour les séances du lendemain présentant les films que la presse a vu la veille à 8h30 et les invités, le soir avec à la clé, la montée des marches. Autant dire qu’il vaut mieux bien choisir son film parmi la trentaine chaque jour projetée, en s’aidant du programme officiel ou du classement des journalistes. Néanmoins, pas facile de savoir à l’avance à quoi ressemblera un film dont le résumé est comme pour In Another country, en sélection officielle,  « Dans un pays qui n’est pas le sien, une femme qui n’est à la fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, a rencontré, rencontre et rencontrera au même endroit les mêmes personnes qui lui feront vivre à chaque fois une expérience inédite »…Quant au étoiles attribuées, on a, pour un film comme Holy Motors  de Léos Carax dont les extraits ont de quoi en faire fuir,  cinq journalistes qui ont aimé « à la folie » et deux « pas du tout ». Reste que si le film d’ouverture donne le « ton », Moonrise Kingdom confirme que le cru ne sera pas terrible et que la meilleure chose qui restera de ce 65 ème anniversaire, sera peut-être la sac offert à tous les accrédités, en vinyl noir- très chic.

De rouille et de whisky

Projeté devant des enfants hier et avec une chaleureuse présentation de Thierry Fremaux, délégué général du Festival, le Magasin des suicides de Patrice Leconte, dessin animé en 3D, ne fera pas non plus l’événement, tournant rapidement en rond comme le livre de Jean Teulé dont il est tiré malgré cette superbe idée de départ de rendre la mort « commerciale » car de salubrité publique dans une société totalement morose. Maintenant, pour des enfants qui ne verront pas forcement le second degré, le film risque de faire la polémique…Ken Loach a lui fait un film joyeux-enfin-de quatre bougres en réinsertion à Glasgow et qui, en kilt, vont siphoner un « Malt Mill », whisky d’exception vendu 1 000 000 livres le fût…Passé la première demi-heure vraiment noire de La part des Anges, on se laisse glisser avec bonheur dans cette histoire avec des personnages bien rafraichissants. Voilà des films en tous cas propres à rendre schizophrène avec cette richesse ambiante, tous ces yacht, boutiques de luxe, ces soirées dans d’hallucinantes villas et autres voitures de sport tandis que dans les salles de projection, les réalisateurs du monde entier montrent une misère noire et des personnages qui comme De Rouille et d’os, tourné à Antibes-ne parviennent pas à joindre les deux bouts. Difficile alors de faire le grand écart entre les deux, d’autant que voir des films ressemble à un marathon qui vous laisse cependant plus satisfait à la fin de la journée que de lézarder sur un trente mètres, invité par un sponsor, le luxe lassant son homme, c’est bien connu-seuls ceux qui restent à quai l’ignorent…

Par Jim

 

Reservé aux invités de marque, la détente face aux Iles de Lerins…

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