26 février 2013
Pauvres abeilles, pauvres de nous

Les festivals comme celui de Deauville le prouvent régulièrement, les documentaires sont souvent très supérieurs aux longs métrages de fiction… Des abeilles et des hommes offre en une heure et demie à voir toute la folie qui a saisi nos sociétés qui asservissent, au nom de la rentabilité et l’appât du gain,  hommes (voir Cleveland contre Wall Street ci-dessus) et animaux. Et comme une ruche est la reproduction parfaite d’une société -un super-organisme; les détruire revient ainsi à nous détruire nous-mêmes comme en témoigne ce film de Markus Imhoof, dont Charles Berling assure le commentaire. « Quand vous aurez vu ce film, vous ne regarderez plus jamais ces petits insectes de la même manière » commente-t-il après avoir découvert comment l’homme les a réduites à une marchandise comme une autre, sans aucun respect ni pour leurs modes de vie ni pour leurs reines qui sont tuées selon le bon vouloir des humains. Arrivée 60 millions d’années avant l’homme sur la terre, l’abeille nous est pourtant vitale avec 80 % des espèces végétales qui ont besoin d’elle pour être fécondées. Voilà pourquoi à travers les Etats Unis, des semi-remorques les trimballent dans leur ruche avec des pertes de plus en plus importantes. Par milliards à travers la planète entière, elles disparaissent en effet, sans cadavres ni prédateur à proximité. Il y a soixante ans, Einstein avait mis en garde les hommes:« Si l’abeille disparaît du globe, les hommes n’auront plus que quatre années à vivre. » Entre élevage traditionnel comme dans les montagnes autrichiennes ou dans les cultures américaines d’amandiers où l’insecticide diffusé les a toutes tuées, obligeant à en faire venir d’Australie pour ensuite faire partir les amandes en Espagne afin d’ être pelées et qui s’envoleront enfin au Japon pour finir en dessert, c’est toute la mondialisation effarante qui est montrée ici. L’ignorance et l’inconséquence qui est désormais la nôtre et nous fait détruire un capital naturel qui pourtant ne nous appartient pas. A moins qu’elles ne mutent toutes en abeilles tueuses comme en Arizona et ne se débarrassent de nous… Prédateur contre prédateur, il n’y aura qu’un vainqueur.

AW

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