27 janvier 2018
Paul Bocuse, à la table des dieux

Ce vendredi 26 janvier 2018, les cendres de Paul Bocuse ont été dispersées dans la Saône. Selon son souhait, après son enterrement en présence des grands chefs français en veste blanche de cuisine Philippe Etchebest, Alain Ducasse, Joël Robuchon, Pierre Troisgros et Michel Troisgros, Anne-Sophie Pic, Marc Veyrat, Guy Savoy, Christian Le Squer, Pierre Gagnaire, Régis Marcon, Michel Guérard, Arnaud Donckele, Yannick Alleno ou encore l’Américain Thomas Keller et le Japonais Hiroyuki Hiramatsu. La cérémonie qui a eu lieu à  la cathédrale Saint-Jean de Lyon s’est clôturée par l’Hymne à l’amour d’Édith Piaf puis son « Non, je ne regrette rien », la chanson préférée de Paul Bocuse.

Cuisinier du siècle

Ce fils et petit fils de cuisinier que les plus grands grands chefs à l’image de Thierry Marx considéraient sans égal, est mort à l’âge de 91 ans après avoir lutté contre la maladie de Parkinson, sur les terres lyonnaises de son enfance; les mêmes qui ont vu débuter ce cancre à l’école en cuisine à 20 ans , dans le célèbre restaurant de la mère Brasier. Les bouchons lyonnais, voilà l’école qui fut celle de maître de la cuisine traditionnelle quinquennat également la nouvelle cuisine. 1965, il obtient le graal en gastronomie avec trois étoiles au guide Michelin pour son restaurant  l‘Auberge du Pont de Collonges de Collonges-au-Mont d’or.

Puis, il devient chef à l’Elysée où il inventera la célèbre soupe aux truffes noires VGE (Valéry Giscard d’Estaing, alors Président de la République), toujours servie de nos jours au Palais de l’Elysée. Le guide Gault & Millau l’élira alors « cuisinier du siècle », avant de devenir « Pape de la gastronomie » en 1989, puis Chef du siècle en 2011 par The Culinary Institute of America, tandis qu’il lancera en 1987 le concours des Bocuse d’or pour assurer la relève. Car, Paul Bocuse était généreux comme tous les bons vivants et cultivait la simplicité et la proximité prenant son petit café jusqu’à la fin avec les habitants de son village- on est loin d’un Alain Ducasse…

Résistant dans son adolescence pendant la seconde guerre mondiale, il a alors 18 ans,ce gourmand de la vie se sera partagé entre trois femmes, dégageant entre ses différents restaurants à travers le monde (aux Etats Unis chez Disney en 1980, puis au Japon)  50 millions d’euros de chiffre d’affaire, employant 700 personnes. Une vie, comme l’on dit.

Par April Weeler

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