6 décembre 2011

 

Ça y est, l’Autolib’ est arrivée ! 250 voitures réparties sur 46 communes. À la télévision, des « reporters » ont montré dans les journaux comme c’était facile. Une borne, un téléconseiller dans un petit écran, un scanneur sur lequel on met son permis de conduire – eh oui, il faut en avoir un – et une fente pour la carte bleue, le tour est joué. Une carte magnétique s’édite un peu comme avec le Vélib’, on décroche sa voiture qui vous donne par GPS l’endroit où la garer près de votre destination. Facile…

Un coup d’internet, zut les stations près d’où je vais sont vides. Zéro voiture. Déjà ! Bon, je vais quand même aller sur place, on ne sait jamais… Il est 16 h, l’heure d’un petit café. J’en profite pour demander au garçon de ce café dans le 14e s’il connaît la station. « Elle est derrière vous », me précise-t-il. Effectivement, cinq places plus loin dans la rue, la drôle de bulle est là, avec aucune voiture devant. Le temps d’un tour aux toilettes et une voiture se gare. Personne autour. Je m’approche, elle a l’air bien, genre Twingo ou C1, mais avec un fil qui pend d’une trappe « essence » pour la charge, relié au poteau de rattachement. J’ouvre la trappe où se trouve un pistolet qui ressemble, en plus propre, à celui d’une station service. Je tente un appel à la borne, personne ne répond.

Bon, je tente ma chance plus loin. 17h, rue du Maine ; à nouveau une petite cahute avec deux « vrais » gens qui gèrent l’arrivée des clients. Aimables mais incapables de me renseigner sur le point de destination, ne disposant que d’un simple listing papier avec les adresses. « Pour savoir si une place est disponible, il faut votre carte », me dit l’un d’eux. Avec leur aide, j’appelle le centre d’abonnement. « Bonjour ». Sur l’écran, un interlocuteur du centre d’appel me guide pour l’abonnement. L’image et le son ressemblent à ceux d’un téléphone des années 80. Je valide mes informations personnelles que je lui avais transmises, scanne ma carte d’identité et mon permis de conduire, valide la photo prise par la machine et ma durée d’abonnement, ne lis pas les conditions contractuelles pour ne pas perdre cinq minutes de plus, valide et effectue le paiement de la caution de 50 euros qui n’est pas prélevée, selon les indications que l’on me donne. Je ne sais toujours pas comment est prélevé l’abonnement obligatoire pour sept jours à quinze euros. Mon interlocuteur valide de nouveau et me dit de prendre la carte qui va sortir de l’appareil. C’est courtois mais cela a pris un bon quart d’heure. À disposition, deux voitures, dont une déjà en panne.

Mais là, problème : rien ne sort. Pas de carte. « Vous êtes le premier à qui ça arrive », m’assure l’homme en vidéo qui me met en attente. Je ne le reverrai plus. Une autre tentative avec un nouvel interlocuteur en visiophone, pas de carte et pas plus d’explications. « Je ne comprends pas », me dit-il. Décidément, mon karma avec l’informatique ne semble pas être au beau fixe. « Le mieux, c’est d’essayer dans un autre point de vente », me conseille-t-on. Je pars pour la place de Catalogne dix minutes plus loin. Et là, pas plus de succès ; j’ai droit à de belles excuses à défaut de la carte. « Nous ne comprenons pas la panne, quelqu’un va travailler cette nuit pour remettre la machine en ordre de marche. Il faudra que vous reveniez demain ». Je tente alors le tout pour le tout et demande timidement : « Avec tout le temps que je viens de passer là, vous pourriez m’offrir le taxi, je ne vais pas très loin ! ».

Eh oui, en retard, une heure et demi plus tard, c’est finalement aux bonnes vieilles méthodes que je serai obligé de faire appel, en me disant qu’ à la télévision, les choses sont toujours plus belles que dans la réalité. C’est bien mon tort de l’avoir oublié !

Par Axel Artuis

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