1 juillet 2014
Paris baisse le rideau

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Ce 1 er juillet, les camions étaient derrière le Théâtre de l’Odéon, chargeant le décor de Cyrano, des lits métalliques et autres vestiges de cet hôpital psychiatrique éphémère imaginé par Dominique Pitoiset. Philippe Torreton et la troupe s’en est donc allée, peut être pour certains vers le sud avec, pour la plupart des comédiens de théâtre des tournées estivales dans le midi ou à Avignon l’incontournable. Jouera, jouera pas? Le festival du off aura bien sûr lieu, tandis que celui du in devrait à entendre Olivier Py, son nouveau directeur et Aurélie Filipetti se dérouler sans grande surprise-il y aura cependant nécessairement des coups de théâtre-c’est le cas de le dire-à prévoir avec un festival que l’on annonce « militant ». L’intermittent tout comme l’artiste est un homme libre et un peu rebelle-sinon il aurait fait expert comptable ou fonctionnaire…Au programme, Le prince de Hombourg sera donné ( enfin en principe) en ouverture vendredi- il reste des places, on dirait que le public retient son souffle pour les premiers  jours; une pièce volontairement politique de Heinrich von Kleist, qui adressa un message à l’époque à la famille des Hohenzollern pour les encourager à déclarer la guerre à Napoléon Ier et libérer les territoires allemands. A la Fabrica, hors les murs, Olivier Py sera attendu avec sa dernière création Orlando ou l’impatience, une comédie qui inaugure, en tant qu’auteur et metteur en scène, sa nomination à la direction du Festival d’Avignon.

De Shakespeare à Allende

Parmi les 36 spectacles, on retient la danseuse étoile Marie Agnes Gillot associée à l’écrivain Lola Laffon- deux « grandes », et une programmation qui fait la part belle aux nouveaux talents. « Faire la décentralisation des 3 km » en allant dans les quartiers et les villages, comme cet Othello variation itinérant, qui se déplacera autour d’Avignon. En clin d’oeil à celui de Peter Brook mais en plus court, Mahabharata sera donné dans la carrière de Boulbon, par le Japonais Satoshi Miyagi qui utilise les codes du kabuki, avec un conteur et 25 acteurs. Thomas Jolly, choisit lui le marathon avec son  Henri VI de Shakespeare, qui durera…18 heures. Une intégrale – il s’agit à l’origine de trois pièces-  donnée d’une traite, avec sept entractes!

Tel un flash back dans l’histoire du festival, Mai, juin, juillet de Denis Guenoun et Christian Schiaretti, revient sur mai 68 dans le monde du théâtre, avec Robin Renucci, incarnant Jean Vilar et Marcel Bozonnet en Jean-Louis Barrault. La pièce chilienne La imaginacion del futuro revisitera pour sa part le dernier discours d’Allende comme s’il était écrit aujourd’hui, sous la pression des « communicants »- rires noirs en perspective…Dans la Cour d’honneur, I am, du néo-zélandais Lemi Ponifasio reviendra pour sa part sur la guerre de 14-18 vue du Pacifique. L’Europe sera aussi bien présente, avec Emma Dante, figure de proue du théâtre italien, Les soeurs Macaluso ou la Roumaine Gianina Carbunariu et le Belge Fabrice Murgia, qui explore le rapport des adolescents aux écrans.

Enfin, pour la première fois, les enfants auront leur festival, avec un lieu spécial, la Chapelle des pénitents blancs, et trois pièces contemporaines tandis que les jeunes auront une offre tarifaire des plus bienvenue avec quatre spectacles pour 40 euros. Alors que la fête commence avec pour le final, Les Têtes Raides, mais on vous en reparlera, y compris du off qui verra nouvelles pièces et reprise des spectacles parisiens inonder la cité des Papes.

AW

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