8 avril 2018
Par ici les bons films, de l’Italie à l’Angleterre en passant par le Dakota

Avec environ une vingtaine de films qui sortent chaque semaine, pas facile de tenir le rythme. Lesquels valent plus de 10 euros car contrairement à nous autres journalistes, conviés aux projo presse ou détenteurs de la carte verte de critique cinéma, vous payez le prix fort, avec l’idée que ce n’est pas parce qu’un film dure longtemps-souvent plus de deux heures-on en a pour son argent? Un peu long d’ailleurs mais envoûtant, Call me by your name est une merveilleuse histoire d’amour entre deux hommes das les années 80; on y fumait comme des pompiers, on y faisait l’amour sans protection et l’on glissait des petits mots sous la porte au lieu d’envoyer des sms ou de laisser des Emoy sur Facebook ou Snapchat. Dans l’Italie du Nord, un jeune garçon d’une famille d’intellectuels, walkman aux oreilles pour retranscrire Bach, découvre sa sexualité dans les bras d’une jolie italienne avant de s’éprendre du jeune américain venu à demeure étudier l’art romain. La nature servira d’écrin à leur idylle et les parents du jeune homme-de ceux dont on rêve- auront la délicatesse de les laisser vivre ce moment qui les marquera à vie: « Ne te mutile pas trop vite pour guérir de cette histoire », le père d’Olio aura ses mots d’une justesse infinie pour son fils lorsque le bel Oliver rentrera se marier aux Etats Unis.

The Rider, destins brisés

C’est dans les plaines du Dakota du sud que la réalisatrice Chloé Zhao nous emmène entre chien et loup pour suivre la renaissance de Brady Jandreau qui joue son propre rôle de cow boy qui a tout perdu après sa chute lors d’un rodéo; « N’abandonne jamais tes rêves » lui murmure son ami, au corps fracassé, qu’il vient aider à remonter sur une selle en plastique dans un hôpital accueillant ces destins brisés. Entre L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux – à revoir ce soir sur Arte et Le Cavalier électrique, The Rider est une photographie sans concession de cette Amérique rurale où pour conserver son mobile home, on se sépare de ses chevaux et que l’on abat d’un coup de revolver lorsqu’ils se blessent. « Il était fait pour chevaucher dans les plaines, je suis fait pour monter à cheval »; la vie est décidément, ainsi que le disait Forrest Gump, comme une boite de chocolat: on ne sait jamais sur lequel on va tomber…

Mademoiselle Paradis, Pierre Lapin, le bien face au mal

Mademoiselle Paradis ne dirait pas le contraire, ni Pierre Lapin dans un autre genre. La première, contemporaine de Mozart, est un bon petit chien savant qui joue avec virtuosité au piano devant la haute société allemande. Aveugle, elle recouvrira la vue grâce au professeur Messmer, mais perdra son talent. A une époque où les pauvres ont toujours tort, la jeune servante qui s’occupe d’elle, engrossée par le fils de la maison, devra, quant à elle, partir. Fin du drame. Pierre Lapin, film pour enfants oblige, finit mieux, et cela fait du bien que l’on en ai en dix ou quarante. Beatrix Potter y veille, avec ses dessins qui ont bercé toute l’enfance des enfants privilégiés, bien loin des horribles dessins animés japonais. Une merveille d’animation et des personnages qui comme Thomas quitteront leur face sombre d’enfants placés en foyer pour devenir grâce à l’amour, des êtres enfin réconciliés avec eux mêmes et la nature. Cela fait du bien.

AW

 

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