25 février 2015
Ouf, février 2015 ce n’est que 28 jours…

neige

Désolés à tous, mais cette mi-février ressemble culturellement à un désert des Tartares. Voilà dix jours qu’après avoir été rassérènés avec le film  Snow Thérapy que ne pas partir au ski en février peut se révéler une vraie chance , Jim, qui est resté parisien, n’a cessé de battre le pavé pour s’imposer des films survendus par les critiques comme American Sniper ou Birdman, ou encore souffrir dans les fauteuils carmins du Théâtre de l’Odéon où nous vous conseillons d’apporter un livre pour tenir les trois heures d’un Ivanov de Tchékhov ( en dehors de lui, point de salut dans le conventionné?) aussi glacial que pouvait être le déjanté -et pas plus heureux Platonov donné au Théâtre de la Colline.

A vos antidépresseurs

Quant à la musique, l’opéra Au Monde  issu d’un livret de Joël Pommerat et visible à l’Opéra Comique avait de bonnes chances, dans sa noirceur neurasthénique, d’amener fissa certains spectateurs aux urgences de Sainte Anne, où il est légion de rencontrer de pauvres artistes en mal de subventions…

Alors rester sous la couette et lire? Justine Levy a sorti un livre La Gaité qui ressemble à Mauvaise fille, le retour, où l’on retrouve son mal de mère ( et d’ horribles et d’innombrables belles-mères) au fil de deux cents pages, en se demandant  si le service marketing de son éditeur , Stock, tout comme pour Frédéric Lenoir ou Christophe André ne lui a pas conseillé de titrer sur la gaité ou le bonheur, forcément plus vendeur que les petits tracas d’une people germanopratine, à laquelle s’ajoute Dix-sept ans, le dernier opus minimaliste de Colombe Schneck.

On s’accroche…ou on zappe

Comme on allait quand même pas donner dans le Marc Levy, numéro un actuel des ventes, on attaqua comme un seul homme Seul et invaincu de Loïc Merle, de quoi se plonger dans un univers délétère propre à offrir un nirvana littéraire à tout critique intello masochiste- mais pas nous, tandis que, toujours chez Actes sud, les mémoires d’Imre Kertész, l’Ultime Auberge achève de laisser un sentiment assez désagréable d’être totalement laissé sur le bord de la route dans les longues divagations de l’écrivain hongrois prix Nobel.

Car, si la culture est matière à un échange, voilà un début de saison qui est bien décevant, n’en déplaise à l’intelligentsia ou encore à Catherine Deneuve qui a lu comme on le ferait pour l’annuaire, savonnant par ailleurs plus que de raison,  les extraits du superbe Dora Bruder devant l’assemblée médusée du Théâtre de la ville, dans une soirée hommage à Patrick Modiano, rediffusée sur France Culture cette semaine.

Vivement le printemps

Samy Frey sut à la différence de la comédienne, faire entendre comme rarement ce que l’on appelle la fameuse musique modianesque et entrer en contact avec le public. Il est vrai que lorsque cela arrive, chose bien plus désirable que d’avoir le souvenir que de l’inconfort de sa chaise, la culture mérite tous les efforts consentis en ce mois à la météo des plus hostiles pour aller à sa rencontre.

Espérons que le printemps apportera le renouveau salutaire à celle-ci, dont le premier budget, bien loin de celui du spectacle vivant est alloué à la télévision publique, laquelle est passablement elle aussi en mode hors gel depuis quelques semaines…

Par Laetitia Monsacré

 

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