10 mai 2013
Otages, à vie

Le jeudi sur Arte, c’est série. Après le succès de Borgen, Ainsi soient-ils ou Real Humans,  la chaîne franco-allemande continue sa nouvelle politique qui la rapproche des chaînes généralistes, avec toutefois des productions « locales ». Si Canal Plus a diffusé avec succès Homeland, c’est la version originale israélienne dont les producteurs américains se sont inspirés, Hatufim, que vous pourrez découvrir jusqu’au 6 juin à 20 heures 50. Celle-ci se concentre avant tout sur les otages eux-mêmes , Uri et Nimron, et leur difficile retour à leur ancienne vie après 17 ans de captivité. Une femme a attendu mais pas l’autre, les enfants ont grandi et se retrouvent avec leur père devenu un parfait étranger tandis que sans cesse, les tortures dont les ex-otages ont été victimes reviennent à leur esprit. Et à l’image. D’où un certain malaise pour le téléspectateur, identique à celui que l’on pouvait ressentir dans le récent film Zéro Dark Thirty. Il y a en effet un aspect indéniable de  « voyeur » à regarder cette violence qui est infligée à ces corps attachés, tranquillement installé dans son canapé. La même que l’on retrouve à longueur de séries policières ou autres médecins legistes avec ce sentiment que les producteurs ne semblent plus avoir de tabous quant à montrer des corps suppliciés en prime time. Voilà qui est une tendance lourde à laquelle le CSA ferait bien de s’attaquer même si par ailleurs, Hatufim est une série tout à fait honorable.

AW

 

Hatufim, diffusée sur Arte tous les jeudis à 20 heures 50 jusqu’au 6 juin

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