13 décembre 2011
On a tous en nous quelque chose de Romy


Ruisselante et bronzée, elle court donner un baiser à Alain Delon alangui au bord de la piscine. Mystérieuse derrière sa voilette, elle regarde Philippe Noiret, désarmé, lui faire sa déclaration. Bouleversée, les larmes troublant ses yeux bleus, elle écoute le petit garçon jouer du violon. Eblouissante en robe blanche, un bouquet de roses à la main, elle s’avance vers son futur époux, l’empereur François-Joseph.
Toujours belles, souvent émouvantes, inoubliables, toutes les Romy Schneider s’exposent jusqu’au 22 février 2012 à l’espace Landowski de Boulogne-Billancourt. Une exposition foisonnante, mêlant moments intimes et vie de star de celle qui illumina de sa beauté et de la douceur inattendue de son accent germanique toute une époque de l’histoire du cinéma européen.
Une vie de rêve et de tragédie qui commence en Autriche en 1938 et finit à Paris, une nuit de mai 1982, où le coeur désespéré de l’actrice aux yeux de chat cesse de battre.« Elle est tourmentée, pure, violente, orgueilleuse.., » disait d’elle Claude Sautet, qui lui offrit ses plus beaux rôles.
Dans l’exposition placée sous la houlette de sa fille Sarah, comédienne comme elle, mille photographies, documents, couvertures de journaux et objets personnels la racontent. Ils font sourire, comme ces cahiers d’écolière, ou provoquent la gêne telles ces lettres éplorées exposées en vitrine au risque de l’intrusion.
Le dos de Romy Schneider, ses cheveux, son rire, ses silences passent à l’infini sur les écrans tandis que l’on frôle la robe Yves Saint Laurent en mousseline rayée de César et Rosalie, la tenue de cavalière de Ludwig et l’anneau d’ébène et de pierres précieuses offert par Luchino Visconti. Et, parmi les photographies et les affiches un peu jaunies, le diamant d’une larme qui perle au coin de ses yeux dans la vidéo de l’enregistrement de la chanson d’Hélène, des « Choses de la vie », à fredonner à l’infini.
« Ce soir nous sommes septembre
Et j’ai fermé ma chambre
Le soleil n’y entrera plus
Tu ne m’aimes plus. »

par Dora Barret

A l’Espace Landowski- Boulogne Billancourt- jusqu’au 22 février 2012

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