19 juin 2019
Noureev, le pas de côté

Découvrir le monde communiste en pleine guerre froide, voilà ce que propose le réalisateur acteur Ralph Fiennes dans le long métrage Noureev, le corbeau blanc. On y découvre évidemment toute la virtuosité du danseur mais également à l’occasion de son passage à l’Ouest lors d’une tournée à Paris du ballet Kirov où il était soliste. La liberté; Noureev dansait pour y accéder. Rétif à toute forme de contrainte, on découvre avec des flash backs comment celui qui fut un des plus grands danseurs du XXème siècle se forma à Leningrad puis échappa au joug soviétique. Né dans un train, il se plia au dur labeur d’un pays sans concession, sûr de son talent que le public parisien découvrit lors de sa tournée à Paris. Le film a ses longueurs mais ce destin ne manque pas de saisir le spectateur qui découvre un génie capricieux, un peu « border line », offrant à la danse son côté fauve qui lui faisait brûler les planches. C’est également l’occasion de découvrir l’Union soviétique de la guerre froide dans toute sa dureté- la pauvreté de sa mère, le carcan administratif qui l’obligea un beau jour de 1961 au Bourget à demander l’asile politique en France. C’est le danseur troublant de ressemblance Oleg Ivenko, qui prête ses traits à Noureev, confirmant le magnétisme du danseur qui n’était pas seulement dans la technique mais habité par son art. Le film montre également son amitié avec une française, Clara qui, future belle fille de Malraux faciliter son passage à l’Ouest. Certes, le film manque d’ampleur et d’émotion avec un montage souvent hasardeux mais se laisse regarder agréablement à l’image des solos du danseur où l’on entrevoit le génie de celui qui dirigea par la suite le ballet de l’Opéra de Paris et y laissa des chorégraphies qui font désormais date. 

AW

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