3 avril 2014
Nebraska/ l’odysée crépusculaire

Film Review Nebraska

Après Ida qui triomphe sur les écrans, nul doute que les amateurs de noir et blanc seront à nouveau aux anges de retrouver la poésie du procédé dans le dernier film d’Alexander Payne et de son chef opérateur virtuose, Phédon Papamichael. Après les chemises hawaïennes de The Descendants, son dernier film plein de grâce qui avait donné à voir enfin une autre image de Georges Clooney, le réalisateur américain s’attaque à l’Amérique profonde et offre à Bruce Dern un rôle magnifique qui lui a très justement valu le Prix d’interprétation au dernier Festival de Cannes. Nebraska est un road movie dur et âpre, où l’on boit, on s’engueule voire l’on se bat avec comme toile de fond une Amérique profonde bien lointaine de celle qu’Hollywood nous vend à longueur d’année. Industrie dévastée, paysages fantomatiques, l’ennui, mais aussi la folie rode à chaque block de ces villes dépeuplées où seule la TV et le pub constituent un début de loisir. Des jurons à la pelle, les personnages sont tous ici victimes de leur pauvre destin avec pour certains cependant encore de la place pour les rêves comme chez le vieux Woody, celui de s’acheter un pick-up et un compresseur. Alors lorsqu’on lui annonce qu’il a gagné 1 million de dollars sur un tract publicitaire, il voudra aller là-bas, dans ce Nebraska « car si c’est écrit, c’est que c’est vrai ». Son fils, Will Forte, tout en nuances-l’accompagnera au bout de ce voyage d’où ils rapporteront une casquette « Winner ». Glaçant et magnifique.

AW

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