18 décembre 2012
Musée du Luxembourg/ Le Havre monte à Paris

 

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N’en déplaise aux amateurs d’Auguste Perret ou Oscar Niemeyer qui offrit à la ville du Havre ce que l’on appela vite le pot de yaourt, Le Havre au début du XXème siècle, avant d’être quasiment rasé en 1944, était un port des plus classiques et aux magnifiques façades comme permet de le découvrir l’Exposition Le Cercle de l’art Moderne actuellement au Musée du Luxembourg. Un port qui comptait nécessairement de riches négociants qui se mirent à plusieurs-les loisirs vu la météo étant rares- à collectionner les peintres parisiens et les inviter dans leur ville à moins que comme Eugène Boudin ou Raoul Dufy, ils n’y soient nés.

Leurs préférences? Les impressionnistes-Monet, Pissarro et l’art moderne-fauves ou nabis- avec Raoul Dufy, Van Dongen, Albert Marquet pour lesquels ils organiseront conférences, expositions, et concerts jusqu’en 1910, fin de leur « cercle ». Du Havre à Honfleur en passant par Trouville, c’est toute la côte normande qu’ils peindront avec le plus célèbre d’entre tous, Monet et son Impression au soleil levant, à l’origine du mouvement impressionniste. La photographie n’est pas en reste grâce à Gustave le Gray en 1856 avec cette idée de se hisser au niveau des manifestations parisiennes comme le Salon d’Automne et un parrain de choix, Claude Debussy.

Grand collectionneur, Olivier Senne, entré dans le négoce du coton grâce à un beau mariage-c’est à dire indirectement dans la traite des esclaves-sera un acheteur insatiable hantant l’Hôtel Drouot où il deviendra propriétaire de toiles de Courbet, Delacroix, Sisley, Guillaumin, Vallotton créant une émulation avec ses petits camarades collectionneurs. De quoi entretenir une véritable pratique sociale avec chacun installant dans son salon ses derniers achats à moins que les toiles représentant des nus ne soient réservées au bureau ou au fumoir…Voilà en tous un bel exemple de décentralisation avant l’heure et des toiles comme ces magnifiques petites huiles sur papier de Boudin à retrouver au Musée Malraux du Havre-première maison de la culture en France et une vraie réussite où vous pourrez en plus voir de vrais bateaux passer dans l’estuaire. Consolation, ici toutefois , vous trouverez du cidre, du Calvados à la boutique qui occupe une large partie du musée et les petits gâteaux d’Angelina dont le fameux Mont-Blanc dans le restaurant-salon de thé qui vient d’ouvrir le long du musée.

Le Cercle Moderne au Musée du Luxembourg-jusqu’au 6 janvier 2013

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