12 octobre 2012
Morts aux cons

God bless America aurait dû remporter un prix au dernier festival du film américain à Deauville: il a en tous cas eu celui du « bouche à oreille ». La charge est lourde, mais géniale avec cette idée de départ: imaginez vous apprendre que vous allez mourir d’ une tumeur au cerveau, que votre fille de 6 ans dont vous êtes séparée hurle car elle vient d’ avoir un Blackberry et pas un Iphone, et que vous venez de perdre votre job où vous étiez depuis 11 ans, accusé d’ avoir harcelé la standardiste car vous lui avez offert des fleurs, bref une journée de m… avec en plus la nuit, vos voisins qui hurlent et coincent systématiquement votre voiture en se garant n’importe comment. Vous allumez alors la télévision et vous tombez sur ces émissions débiles de TV réalité, une pub pour une sonnerie de téléphone imitant le bruit du pet ou une fille qui lance son tampon usagé dans la figure d’une autre. Bref une offense à votre intelligence avec ce chiffre terrible, 40 % des américains ont un niveau intellectuel d’un élève  de CE 1. Alors, vous prenez un flingue, pour en finir, mais avant cela, une idée réjouissante arrive: buter la fille du reality show pour débarrasser la terre de cette blondasse qui hurle contre ses parents car ils lui offrent une voiture pour ses 16 ans qui n’est pas un 4X4. Devenir un justicier contre la bêtise humaine. Voilà ce que fera le héros de ce film, bientôt rejoint par sa « Bonnie », jeune teenager qui l’encouragera à ne pas se suicider tout de suite, il y a tant à faire. La farce est grinçante et jubilatoire avec cette idée que notre monde est devenu une arène où se pratique désormais sans répit les jeux du cirque, avec de pauvres victimes qu’on livre à la foule comme ce débile, héros malgré lui de La nouvelle star. Echappatoire à cela, la France, elle,  fait rêver nos deux héros, comme si nous n’avions pas été contaminés…

LM

Articles similaires