14 juin 2012
Morts au combat


Quatre soldats français sont encore tombés en Afghanistan. Quatre familles qui ont depuis samedi commencé leur deuil après qu’on leur ait annoncé que, plus jamais, ils ne reverraient leur « soldat ». Un magnifique film, The Messenger, Grand prix au Festival américain du film de Deauville en 2009 et qui sort en juillet prochain en DVD montrait comment aux Etats-Unis, un officier était chargé d’annoncer la nouvelle. Réalisé par Oren Moverman, on voyait comment Woody Arelson, formait un jeune officier à l’exercice des « notifications de décès »; la voiture qu’il faut garer loin du domicile, l’uniforme qui doit être impeccable et cette annonce qu’il faut faire d’une traite comme une leçon bien apprise, en évitant tout contact et surtout tout pathos, avec cette idée que la tâche est sans doute aussi difficile que d’aller au combat;  l’alcool devenait alors souvent le seul rempart pour les messagers qui,  lors de l’Antiquité étaient suppliciés car l’on n’aime jamais ceux qui apportent des mauvaises nouvelles. Autre film, là encore, découvert par le Festival de Deauville avec un Prix de la critique –Grace is gone– réalisé par James C. Strouse, qui montrait l' »après ». Comment, cette fois, une soldate mère de famille tombée sur le front irakien, son mari,  joué par John Cusak, gérait comme il le pouvait les heures qui suivaient, l’impossibilité de pouvoir dire à ses filles que leur mère ne reviendrait pas. Car si bien sûr, être soldat c’est imaginer pouvoir mourir au combat, la mort lorsqu’elle survient d’un coup parait toujours aussi injuste. D’autant dans ces conflits lointains, souvent jugés inutiles, a fortiori lorsqu’il s’agit d’attentats comme cette fois encore, avec désormais 87 soldats tués depuis 2002 dans ce pays qui fut dans le passé un bourbier pour les russes.« Ce n’est pas notre guerre, mais si on se retire trop vite, la population va souffrir » commente un des soldats du 40ème régiment d’artillerie qui a essuyé les pertes humaines. Ce jeudi, la sonnerie aux morts retentira dans la cour des Invalides. Ce sera la première fois que François Hollande y assistera, avec cet espoir que ce sera la dernière  avant le retrait total prévu pour la fin de l’année. Une promesse électorale qu’il aura à coeur de tenir.

Par Laetitia Monsacré

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