19 septembre 2013
Merci Peillon

Les professionnels du tourisme ont gagné. Les vacances scolaires ne seront pas raccourcies. C’était pourtant une belle piste pour alléger les journées de nos enfants, non? Parce qu’en ce qui concerne la réforme des rythmes scolaires, avec désormais le mercredi où, dès la maternelle, on va comme tous les autres jours de la semaine au charbon à 8 heures 30, on ne peut pas dire à voir les visages épuisés des bambins à la sortie des écoles surtout le vendredi que Vincent Peillon ait réussi son coup. Un simple calcul permet de réaliser qu’aujourd’hui, les enfants qui attendent leurs parents à la garderie le soir jusqu’à 18 heures -une majorité dans les grandes villes- sont ainsi passés à la semaine de 50 heures… Rajoutez qu’ils devront en plus -la bonne nouvelle de la semaine- travailler trois ans de plus pour toucher leur retraite et l’on a vraiment l’impression d’une génération sacrifiée. Et ce n’est pas le I phone offert dès onze ans ou la robe taille 6 ans Isabelle Marant comme maman pour les plus privilégiés qui compenseront cette impression bizarre que le mot d’ordre du candidat Hollande, « le changement, c’est maintenant » nous fait regretter aujourd’hui l’attentisme des gouvernements précédents. Il y a un peu plus d’un an, le slogan faisait sortir des milliers de personnes dans la rue, bercées par cette idée d’un avenir meilleur. Pour éviter que nos enfants ressemblent à des zombies en fin de semaine et aient des rythmes encore plus avilissants que leurs parents, pourquoi ceux-ci ne redescendraient-ils pas aujourd’hui  dans la rue? Et que face au lobby des hôteliers, on verrait naître celui des parents?  D’autant qu’on nous a vraiment pris pour des idiots en nous promettant de géniales activités pour nos enfants, auxquelles certaines petites communes n’ont même pas droit. Et si des ateliers pour le moins fondamentaux existent -coloriage, instruments préhistoriques- ceux-ci sont encadrés par des retraités ou des bénévoles sans formation -il n’y a qu’à voir comment trouver une bonne baby sitter est chose facile… Malheureusement, la vérité c’est que Vincent Peillon est tranquille, ayant bien retenu de son passage à l’ENA les mots de celui qui créa la Vème république: « Les Français sont des veaux » et leur petits, condamnés éternellement à les suivre.

 

Par Laetitia Monsacré

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