30 décembre 2011

 

Du président candidat ou du candidat pas encore président, qui a le mieux réussi ses voeux ? A quatre mois du grand chambardement de l’élection présidentielle, le griffon que je suis a regardé avec attention, truffe aux aguets, les courts messages d’avant réveillon diffusés par Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Très sérieux en costume sombre sur fond de jardin élyséen, le premier a promis d’aider les chômeurs et de travailler jusqu’au bout du quinquennat sans évoquer la suite.

très sérieux en costume sombre sur fond blanc, plus normal tu meurs, le second a annoncé que 2012, année du dragon pour les Chinois et de l’apocalypse selon les Mayas, mais c’est une autre histoire- serait « l’année du changement ».

Nous voilà bien avancés.

Alors le « président des riches » ou le « candidat normal » ? Le chef de l’Etat sortant ou l’outsider devenu favori ? La droite dure ou la gauche molle ?  Babar ou le nabot ? Le petit ou « le petit » ?
A moins que la surprise ne vienne d’une blonde adepte du retour du franc ou d’un centriste béarnais chantre autoproclamé du made in France. Voire d’un ancien Premier ministre à crinière blanche capable de réciter René Char sur le perron de  l’Elysée.
Pour qui entend être digne de la définition gaullienne d’une élection prsidentielle, « la rencontre entre un homme (une femme ?) et un peuple »,  la question de la stature présidentielle est posée.
« A-t-il la stature ?« , répète-t-on dans le sillage de François Hollande. Souriant mais distant, grave et posé, le député de Corrèze travaille une image qui n’a plus grand chose à voir avec l’ancien premier secrétaire rond, affable et indécis qui lui valait naguère le surnom de « culbuto ».
En ce début d’année, l »omnicandidat » a mis son agenda au diapason effrené de l' »omniprésident » reparti sur le terrain sous prétexte d’une tournée des voeux que tout le monde a bien entendu interprété comme un début de campagne.
La bataille des symboles est aussi lancée. Le président sera cette semaine en Moselle sur les pas de Jeanne d’Arc, la donselle de Domrémy dont le Front national tente en vain de ravir la mémoire et le message.
Après ses voeux en Corrèze, François Hollande ira pour sa part dimanche sur la tombe de l’autre François, Mitterrand, arrivé à l’Elysée il y 30 ans, mort il y a 15 ans déjà, et plus que jamais symbole d’une gauche qui se prend à rêver de victoire. Puis ce seront les Antilles, où le candidat socialiste devra, là encore, trouver les mots qui feront de lui un président crédible.
Privilège du pouvoir, Nicolas Sarkozy n’a plus guère d’efforts à faire de ce côté-là. Président il est, président il reste, de sommet en meeting, de rencontres avec des ouvriers en conférences de presse internationales. Et pourtant quand on y repense, cinq ans n’auront pas été de trop pour « présidentialiser » une image longtemps associée à son passé de maire de Neuilly, de ministre de l’Intérieur et d’homme beaucoup trop agité pour s’aligner sur un De Gaulle ou un Mitterrand. Comme quoi, tout est question de temps, de perspective et de point de vue : difficile d’être président avant de présider.
Alors moi le griffon, je dis « chiche » : que celui ou celle qui veut vraiment diriger la France me prouve qu’il ou elle en est capable. A nous de prendre les mesures du costume du prochain président.

 

Par Jim

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