2 février 2021
Marche des libertés, acte 2

Depuis le 26 novembre 2020-lire article, on a un peu déconfiné. Et aménagé, sous la pression des journalistes sinon de la rue cette loi dite pour la sécurité- sic; l’article 24 a été retiré, la navette parlementaire est en marche-la loi ou ce qu’il en reste cad un article généralisant l’usage des caméras et drônes, repassera devant le Senat en mars prochain. Après deux mois de couvre-feu et de restrictions des libertés avec un état d’urgence qui, d’exception est devenu la règle, voilà quelques centaines de courageux qui s’étaient donné rendez-vous entre Nation et République pour battre une fois encore, le pavé parisien. Autant dire que les CRS étaient aussi nombreux voire plus que les manifestants, d’autant que ceux partis de Nation furent, après le boulevard Voltaire, une fois encore nassés comme un vulgaire banc de poissons. Pris en étau entre CRS et la tristement célèbre BAC, en embuscade dans les rues adjacentes à l’avenue de la République, le cortège était à l’arrêt; à quelques mètres, les brocanteurs sur leurs stands exposés à la pluie et aux flashballs tremblaient. Les complotistes, à tort ou à raison, commentaient: « C’est fait exprès! Voilà encore un coup fourré de la Préfecture de Paris « . A 14 heures, les verres sur les stands étaient intacts; pour trois manifestants, menottés les mains au dos par des serflex (liens tranchants en plastique) dont une jeune fille et une femme portant son masque chirurgical, toutes deux avec des yeux de châtons apeurés, cela se passa moins bien.

Antivol de vélo contre matraques et LBD

La plus jeune, maintenue fermement à terre par la jambe entre les siennes d’une femme CRS- eh oui, cela existe- eut droit à un contrôle des plus musclés. Pas moins de sept CRS rien que pour eux, sans masque, l’un d’eux fumant une cigarette, relevaient leur identité; la scène choquante, les trois manifestants furent déplacés plus tard dans la journée vers une petite rue plus tranquille pour leur faire bien comprendre qui était le chef. En l’état et en autres, un CRS plutôt bonhomme- « Madame la journaliste, vous êtes encore là » dont son collègue, à dessein et après avoir vérifié ma carte de presse, masquait le RIO premettant son identification comme pour les autres, à l’aide de son bouclier. « Regardez, elle avait ça sur elle! » me lança t’il en brandissant un antivol de vélo. Une arme par destination comme on dirait à l’aéroport…effrayante, il est vrai, face aux matraques, pistolets et LBD en surnombre chez les forces de l’ordre, lesquelles n’ont jamais aussi bien portées leur nom. Néanmoins, point de « voltigeurs » en moto, lesquels m’ont expliqué le mardi 26 janvier précédent, en marge de la manifestation des enseignants, que Malik Oussekine, mort sous leurs coups en 1986, leur avait volé une arme, avant de conclure par « Vous ne savez pas tout les journalistes ». Alors, soit, Paris n’est pas Moscou, où dimanche, le lendemain de ce samedi qui ne fit pas même un sujet en fin de JT à 20h, les visages en sang des opposants au régime de Poutine et les milliers d’arrestations arbitraires nous ont rappellé que, bien sûr, nous ne sommes pas encore une dictature. Reste que la France de Macron a de quoi faire pâlir; celle du Préfet de police Lallement et du Ministre de l’Intérieur et de ses SMS d’harcelleur-violeur? aussi. Alors, à défaut du premier, élu démocratiquement-sic- jusqu’en 2022, à quand pour les second, la démission?

Par Laetitia Monsacré

Circulez, y’a rien à voir…
Marianne, prend garde à toi!
La BAC en embuscade
On ne saurait être plus clair

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