8 mai 2012
Manon sur les pointes

L’Opéra de Paris en cette année marquant le centenaire de la mort de Massenet lui rend une nouvelle fois hommage. Après Manon vu par Coline Serrault version ratée en punk attitude du livre de l’Abbé Prevost, c’est une mise en scène grandiose qui vaut beaucoup par les décors et les costumes somptueux de Nicholas Georgiadis que l’on peut découvrir sur la scène de Garnier avec la version ballet chorégraphié par Kenneth MacMillan. C’est en effet un enchantement que de voir les étoffes, les panneaux Coromandel, les miroirs sans tain et les tons sépia qui servent d’écrin au couple Manon/ le Chevalier des Grieux, dansé par les étoiles Isabelle Ciaravola et Mathieu Ganio avec une maitrise parfaite. Reste que la danseuse à la grâce infime manque sans doute de l’abandon et de la sensualité que l’on trouve chez Aurélie Dupont pour ces pas de deux qui rappellent ceux d’Oneguine de Cranko ou de la Dame aux Camelias de Neumeier. Lescault devient quant à lui, dans cette version datant de 1974 une sorte de proxénète sans vergogne-Yann Saiz, parfait tout comme Eric Monnin dans le rôle du riche protecteur. L’histoire comme on le sait finit mal, la pauvre Manon mourrant dans les marécages de Lousianne, pour avoir choisi l’amour au confort. A voir Mathieu Ganio, on ne peut que la comprendre…

LM

L’histoire de Manon à l’Opéra Garnier– 19 h30 jusqu’au dimanche 13 mai

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