7 juillet 2012
L’opéra au-delà du périph’

Habitude désormais consacrée, l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris donne sa production de fin d’année à la MC 93 de Bobigny, faisant re-découvrir au public parisien des œuvres relativement négligées par les grandes scènes. Ainsi de cette Finta Giardiniera, ou la fausse jardinière, véritable petit bijou composé par un Mozart d’à peine dix-neuf ans et qui annonce déjà Les Noces de Figaro –  la portée sociale du livret en moins abouti – et Rossini pour la virtuosité des ensembles.
Si l’histoire d’imbroglio amoureux paraît plus emberlificotée que dans Beaumarchais, Stephen Taylor, avec quelques pans de murs réversibles en roseraie (on parle bien ici de jardinage, métaphore des labours sentimentaux…) et des éclairages qui se font à l’occasion intimistes, concentre habilement l’action sur la scène, pour le plus grand bonheur des spectateurs assis à l’avant.
Et avec le vivier de jeunes chanteurs sur lesquels veille paternellement Christian Schirm, le directeur de l’Atelier lyrique, on pourra dire que la musique est à la fête : délicieuse Marianne Crebassa en travesti Ramiro, piquante Sandrina, la fausse jardinière, d’Andreea Soare ou encore savoureux Florian Sempey dans le rôle de Nardo qui lui sied à merveille. Sans oublier le jeune chef espagnol, Iñaki Encina Oyon, lequel avait assisté Emmanuel Haïm pour le Rameau à Garnier et fait ici des armes prometteuses à la tête de l’Orchestre-Atelier Ostinato.
Un vrai régal applaudi par un public mélangeant de manière bienvenue parisiens et franciliens, et démontrant que la culture, et l’opéra en particulier, ne s’arrête pas au périp’.

Par Gilles Charlassier

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