26 juin 2012
L’été syrien

« Mon beau pays ». Asma Al-Assad manie-t’elle le cynisme à son plus haut degré lorsqu’elle s’affiche avec un tee-shirt portant ce message, qui plus est en train de jouer du badminton? Le chiffre 15 000-nombre de morts depuis mars 2011- écrit en lettre de sang eut été plus approprié mais sans doute cette Marie Antoinette orientale qui continue à s’acheter des escarpins de luxe via internet n’a que cure des chiffres tout comme celui de 1,5 millions, nombre de personnes qui auraient désormais besoin de l’aide humanitaire selon l’ONU. Les observateurs sont encore là mais condamnés à compter les morts en espérant échapper eux mêmes aux tirs de mortier.Voilà la triste vérité de ce pays qui s’enlise dans une guerre civile où les forces en présence sont bien inégales. Et ce n’est pas les trois hélicoptères de combat Mi-25 russes en moins, car pour l’instant de retour en Russie après avoir été arraisonnés  au large de l’Ecosse qui vont changer la donne. De toutes les façons, un simple changement de pavillon pour le cargo leur permettra de reprendre la mer…Voilà qui a cependant « fâché » les américains avec cette impression de relent de guerre froide entre Poutine et Obama. Reste qu’à quelques mois des élections américaines, le « Mourir pour Homs » ressemble fort bien au « Mourir pour Dantzig ». Qui serait en effet prêt à se lancer dans un conflit lointain alors que les démocraties sont elles mêmes en guerre? Point de morts ici mais les victimes de cette guerre économique que l’on appelle crise et qui laisse exsangues une partie de plus en plus importante de ces classes moyennes qui font l’opinion. Alors, inexorablement, les articles sur les exactions commises  en Syrie rétrogradent dans les pages intérieures ou dans le déroulé des journaux télévisés et bientôt la météo des plages et les points route Bison Futé remplaceront les appels à l’aide de ce peuple qui, aux dernières nouvelles sera présent toutefois aux JO, ses athlètes craignant pour la vie de leur famille en cas de défection. L’important n’est-il pas de participer comme disait un certain Pierre de Coubertin? Alors que le plus fort gagne…

Par Laetitia Monsacré

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