2 février 2012
Les notes s’en vont, je demeure

Aujourd’hui, il faut faire du buzz, du bruit. La musique, elle…Piratée, téléchargée, quelle valeur garde-t-elle? Et ces artistes qui arrivent tels des produits marketing là, où avant il fallait des dizaines d’années pour construire une carrière? De la dernière création du web en date, Lana Del Rey –sous les projecteurs de toutes les chaînes télévisées depuis la réussite de son fameux clip Vidéo Games l’été dernier-2o millions de visites à ce jour – à Lady Gaga, les artistes de notre siècle ont trouvé avec le web une nouvelle manière de se rendre célèbres et reconnus- ou pas.

La pulpeuse chanteuse Lana Del Rey subit aujourd’hui le contre coup de cette arrivée un peu trop fulgurante,  les médias après l’avoir pré-encensée commençant à la trouver moins à leur goût depuis qu’elle semble vouloir leur échapper, son premier album maintenant dans les bacs. Présentation: Lana Del Rey, pour Lana Turner et la Chevrolet Del Rey des années 50. Inconnue au bataillon jusqu’à encore quelques mois, elle est tel un fantôme sorti de nulle part, mais n’en est pas à son premier essai. En 2009, sous son vrai nom, Lizzy Grant, elle lance un album qui passe inaperçu. Relookée, re-nommée, elle revient avec une nouvelle image et cela marche ! Pour le reste, la chanteuse serait une New-Yorkaise, ayant commencé dans des clubs avec sa guitare.

De son côté, Lady Gaga sacrée artiste la mieux payée en 2011 avec plus de 90 millions de dollars selon le magazine Forbes, reste pour l’instant adulée aux quatre coins de la planète, grâce à une mécanique bien huilée. L’extravagante chanteuse, de son vrai nom Stefani Germanotta, ne passe pas une semaine sans attirer l’attention sur elle, entre provoc’ et déclarations délirantes. Rappelant sous certains aspects les débuts de Madonna, la jeune femme de 25 ans-le même âge que Lana Del Rey- met autant de passion dans ses chansons que dans ses mises en scène, ayant bien compris que la musique ne se vend plus toute seule. Il faut un » all included  » désormais. Car elle a compris mieux que tout autre que ce qui compte ici c’est faire parler de soi. Et ça fonctionne à merveille. Qui n’a pas vu la chanteuse déambuler dans sa robe en steaks de viande froide lors de la cérémonie des MTV Video Music Awards ou aperçu sa coiffure confectionnée avec des canettes de boisson dans les cheveux  dans son clip « Téléphone »? Une création marketing qui a achevé d’emballer les auditeurs grâce à You tube et Tweeter. Mais elle a aussi saisi que ça ne suffit pas. Si Lady Gaga fait partie de ces artistes dont les sorties sont calculées dans les moindres détails, cultivant la provocation comme d’autres leur jardin, c’est aussi une bosseuse acharnée à l’hygiène de vie redoutable. D’autant que le « phénomène Gaga » ne s’est pas construit en une nuit.

Autodidacte et « bonne élève » malgré son côté déjà très jeune jugé « excentrique », elle apprend le piano toute seule à 4 ans et commence à composer à 16. Un an plus tard, elle intègre la Tisch School of Arts de la New York University qu’elle quittera finalement pour se consacrer à la musique. Lady Gaga enchaîne ensuite les coups durs et les déceptions -elle commence à prendre de la cocaïne- puis écrira des chansons pour des artistes connus – d’Akon à Fergie en passant par Britney Spears. 2008, le déclic. La fan de David Bowie et de Queen signe avec le label Streamline et sort l’album « Fame ». Le succès ne se fait pas prier et ses titres « Just Dance, Paparazzi, LoveGame » et le cultissime « Poker Face » font le tour du monde. Sa carrière est lancée. Elle se fait alors l’icône pop de toute une génération. Les succès se suivent et ne se ressemblent pas, ses clips pouvant durer jusqu’à 10 minutes-qu’importe.

Lana Del Rey, elle, a choisi le registre de la gentille grande blonde plus sage-pas difficile- et vient d’être signée par le label Interscope de Jimmy Iovine, -celui qui a lancé la carrière d’Eminem  mais également celle…. de Lady Gaga. Un signe ? L’avenir le dira. En tous cas d’ici là, vous pourrez toujours écouter Juliette Gréco, 85 ans et Gainsbourg qui n’a plus d’âge….Mais des paroles et de mélodies qui ne vieillissent pas-à suivre.

Par la rédaction du Pariser

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