7 mai 2014
Le zoo de Vincennes, du béton et de rares animaux

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Un lion sous Lexomil. Voilà bien à quoi ressemble ce pauvre Néro qui, malgré son rocher chauffant, parait bien peu convaincu de la chance qu’il a d’avoir encore quinze ans (il a aujourd’hui quatorze ans, l’âge de mourir à l’état sauvage)  à passer encore derrière, non des barreaux mais une vitre-quel progrès!-pour le plaisir des enfants parisiens. Quant à ces derniers, pas sûrs qu’il gardent un souvenir inoubliable de cages vides où l’on attend encore les animaux comme les rhinocéros, lorsque ceux présents ne se cachent pas. A 22 euros l’entrée pas sûr non plus que les parents trouvent que le rapport qualité prix soit au rendez vous dans les cinq bio zones imaginées par des paysagistes qui ont tenté de réinventer le principe du zoo, cette prison à vie pour animaux lobotomisés inventée au XIX ème siècle pour que le bourgeois y emmène ses enfants le dimanche. Avec deux restaurants, une boutique, on est en tous les cas dans le concept de sortie mercantile par excellence, directement inspirée des parcs d’attraction américains où le visiteur se transforme en « walking wallet »-un portefeuille qui marche. En ces journées presse et VIP, même les girafes ne jouaient pas le jeu, confinées dans leur enclos comme des résistantes. Pas facile pour elles pourtant d’échapper aux regards avec cette passerelle où le visiteur se retrouve à leur hauteur, l’occasion sans doute horrible pour elles de se retrouver face à face avec les descendants du singe, cette espèce dominante qui ne cesse depuis des siècles d’ inventer des cages pour s’approprier ce qui était par essence sauvage.

Mais qu’elles se rassurent, on a une bonne nouvelle: d’ici 100 ans, on annonce que, lorsque l’homme aura totalement foutu en l’air cette planète, il songe à coloniser Mars comme l’a annoncé cette semaine la NASA. Laquelle offrira, après neuf mois de voyage, une température de moins 45 degrès- eh, oui, la planète rouge ne subit pas encore le réchauffement climatique- et un air à 95% chargé en CO2, ce qui obligera l’homme à vivre dans un scaphandre. En attendant, vous pourrez toujours parrainer la girafe Adeline pour 15 euros ou acheter en repartant sa version en peluche…

LM

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