16 avril 2012
Le vert en berne

S’il est bien une certitude, c’est que Eva Joly ne sera pas la prochaine Présidente de la France. Elle serait d’ailleurs, d’après certains à espérer désormais, être Ministre de la Justice si François Hollande l’emporte. Et pas de l’Ecologie. Il est en effet évident à quelque jours du premier tour que la défense de la planète importe bien peu face à celle du pouvoir d’achat. « Je consomme donc je suis », même si je me chope un cancer à force de bouffer des aliments contaminés-par les pesticides ou les radiations-selon. Les antennes de téléphonie, le réchauffement climatique qui risque d’emporter ma maison comme avec la tempête Xynthia ou voir le déferlement d’hommes et de femmes chassées de leur pays devenu aride, personne ne semble y porter attention avec des verts qui, dès lors qu’ils ne parlent pas d’économie, taux de croissance et chômage semblent n’intéresser personne. De 2,8 % en 2007, scores cumulés de José Bové et Dominique Voynet-eh oui, l’autre drame des écolos, c’est qu’ils n’arrivent jamais à s’entendre- Eva Joly risque fort de descendre en dessous de 2 % dans une campagne où Nicolas Sarkozy a souligné fort élégamment « qu’il fallait avoir la colonne vertébrale solide »…Nous sommes pourtant nombreux à espérer que les hommes politiques voient un peu plus loin que leurs mandats et se sentent investis d’une mission pour les générations futures, lesquelles malheureusement ne votent par définition pas pour eux. « Après moi, le déluge ». Voilà ce qui semble définir au mieux l’homme du XXème siècle, capable de détruire ce que des milllénaires avaient su préserver. Et ce n’est pas les beaux documentaires qui nous montrent comment la faune ou la biosphère sont menacés qui changeront quelque chose ni l’attitude du bobo qui, s’il lave ses couches et se gausse d’être locavore, part tous les  week-end en 4X4, prend l’avion pour un peu de soleil en hiver ou surchauffe son appartement. A ce jeu là, les plus écolos sont désormais les pauvres; ils n’ont pour certains plus de quoi payer leur chauffage, ni leur essence et ne mangent plus de viande ni de légumes. Ainsi, c’est toute une partie de la population qui se retrouve contrainte et forcée à la décroissance tandis qu’une autre se pique d’écologie avec des palaces où la lumière s’éteint automatiquement et les serviettes de bain sont lavés avec des billes de noix. Dans les deux cas, le vert est aux extrêmes et donc condamné à rester abonné aux scores ridicules quelque soit celui ou celle qui le représente. De quoi tenir encore loin des bureaux de vote toute un partie de la population, un peu plus concernée par ses responsabilités en tant qu’homme que simple consommateur…

 

Par Laetitia Monsacré

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